Une fois le choc du retrait de Nico Rosberg passé, Mercedes va devoir se pencher sur des faits plus concrets et lui trouver, un peu en catastrophe, un remplaçant. Les premiers indices lâchés par Toto Wolff n’aident en rien à faciliter cette tâche.
Parmi les pistes rapidement envisagées, celle menant à Esteban Ocon semblait risquée puisque le Français n’a que neuf courses dans les pattes, mais intéressante tant il est prometteur. Toutefois, Wolff a déclaré qu’il ne serait pas la solution pour Mercedes, et cette décision en complique une autre, à savoir la possibilité de promouvoir Pascal Wehrlein.
En effet, l’Allemand a été battu sur le fil par Ocon pour le deuxième volant chez Force India, les talents du Français ayant été loués face à ceux de Wehrlein, notamment en termes de progression et de compréhension de son environnement. Si Ocon n’est pas promu chez Mercedes, comment l’équipe championne du monde pourrait-elle justifier de choisir finalement Wehrlein aux côtés de Lewis Hamilton ? Les douze courses d’expérience qu’il possède en plus qu’Ocon ne sont pas un argument viable.
Dès lors, si Mercedes n’a aucunement la possibilité de sélectionner un remplaçant directement dans sa filière de jeunes pilotes, et l’on peut le comprendre puisque le pilote en question devra possiblement assurer l’obtention d’un titre mondial, les choix se portent avant tout sur les partenaires privilégiés de Mercedes, à savoir Force India et Williams.
On sait, concernant Force India, que l’effacement des dettes qu’avait l’équipe envers Mercedes a permis de placer Esteban Ocon aux côtés de Sergio Pérez pour 2017. Dès lors, une réduction supplémentaire de la facture moteur pourrait donner à Mercedes l’occasion de ramener Sergio Pérez dans son équipe première, de manière à avoir un pilote expérimenté et dont l’étendue du potentiel est connue. L’option est également envisageable du côté de Williams, cette fois avec Valtteri Bottas, qui constitue également un choix de premier ordre pour une équipe visant des résultats solides et réguliers.
Si Mercedes se tournait vers l’un de ces choix, la dernière clause du contrat serait d’offrir Pascal Wehrlein à l’équipe à laquelle elle aurait subtilisé un pilote pour ne pas la laisser dans une situation délicate. Ce cas poserait toutefois deux problèmes similaires à Force India et Williams, à savoir les garanties qu’offre Wehrlein, dont on est pas sûrs qu’il est au niveau d’un Pérez ou d’un Bottas, et le duo qu’il formerait avec Ocon ou Stroll, qui serait léger en expérience pour une équipe visant un podium au championnat du monde des constructeurs.
Ces options restent à l’heure actuelle les plus viables bien qu’il faudra sûrement être très convaincant financièrement pour faire accepter à une équipe cliente la perte de son pilote de pointe.
Mercedes n’est évidemment pas cantonnée à ces choix-là et même si Wolff s’inquiétait hier du fait que tous les top pilotes sont déjà sous contrat pour 2017, certains pilotes pourraient céder au chant des sirènes compte tenu de la puissance financière et sportive de Mercedes.
On pense en premier lieu à Fernando Alonso, premier choix avoué de Toto Wolff, bien que l’Espagnol répète qu’il est heureux chez McLaren et qu’il souhaite y terminer sa carrière en tentant de remporter un troisième titre. Il a déjà prouvé par le passé qu’il est capable de rapidement revenir sur ses déclarations et l’idée d’avoir une voiture capable de gagner, voire de remporter le titre, résonne déjà très certainement dans son esprit. Il a peut-être également négocié une clause lui permettant de rejoindre Mercedes au cas où une place se libérait.
S’il était choisi, McLaren pourrait sortir Jenson Button de sa jeune retraite, lui qui a déclaré récemment avoir pris sa décision presque trop rapidement, et aligner un duo composé de l’Anglais et de Stoffel Vandoorne.
D’autres solutions, certes plus fantaisistes, sont également possibles, à commencer par un recrutement direct de Button chez Mercedes, puisque l’Anglais connaît très bien cette équipe avec laquelle il a été champion du monde. Son contrat de pilote "ambassadeur" chez McLaren est certainement plus facile à briser et son entente avec Hamilton est bien connue. Il pourrait en outre être tenté par une dernière année au sommet.
Les autres options qui se présentent pour Mercedes sont du domaine de l’improbable, comme celle de voir Sebastian Vettel quitter Ferrari pour rejoindre l’équipe championne du monde. L’Allemand possède des clauses dans son contrat concernant les performances de l’équipe italienne, et si elles n’ont pas été respectées, il pourrait avoir son ticket de sortie. L’avantage serait double pour Mercedes puisqu’elle récupérerait un pilote de la même nationalité que Rosberg.
Voir Wolff débarquer Hulkenberg de chez Renault est aussi impossible que de le voir subtiliser l’un des pilotes Red Bull car il est clair que Mercedes ne veut pas se lancer dans de longues procédures juridiques pour valider un transfert.
Dès lors, les pistes les plus probables restent celles menant à Pérez et Bottas, devant celle menant à Alonso, plus difficile à récupérer mais priorité absolue de Toto Wolff. L’option consistant à faire venir Pascal Wehrlein doit être gardée en dernier recours mais sonnerait comme un aveu d’échec puisque Mercedes n’a même pas estimé que l’Allemand était au niveau pour aller chez Force India. Le coéquipier de Lewis Hamilton ne sera pas connu rapidement car Mercedes va tenter tout ce qui est possible pour valider la meilleure option.