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Renault F1 a-t-elle les moyens de débaucher Pérez de chez Force India ?

Un véritable parcours d’obstacles

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En quête de retour au sommet de la Formule 1 via un plan sur plusieurs années, Renault est encore en retrait cette saison mais réussit tout de même quelques belles performances qui lui permettent pour le moment de lutter pour la septième place du championnat constructeurs avec Haas.

Le problème qui se pose pour l’équipe française est qu’elle ne défend ses chances qu’avec une seule monoplace, celle de Nico Hulkenberg, extrêmement solide et très performant en qualifications. Cela peut sembler exagéré d’éliminer la monoplace de Jolyon Palmer mais le fait est que le Britannique est incapable de progresser et de se mettre au niveau de son équipier.

Prolongé par défaut parce que Renault n’avait pas trouvé de pilote plus chevronné pour épauler Hulkenberg, Palmer continue de décevoir, presque incapable de franchir l’étape de la Q1 là où l’autre voiture va constamment en Q2 et régulièrement en Q3. Du coup, la question du remplacement de Palmer est évidente pour 2018 même si Cyril Abiteboul essaie de calmer le jeu, comme il dit à l’AFP.

"On a aujourd’hui un Jolyon Palmer en difficulté. On fait ce qu’il faut avec lui pour passer cette phase difficile. Comme il y avait eu une phase difficile l’année dernière, dont il était sorti par le haut, on va essayer d’en sortir également par le haut ensemble cette année".

Pour autant, le directeur de Renault ne cache pas non plus sa déception et rappelle que la F1 est une compétition et un environnement où la performance et les résultats sont essentiels pour s’inscrire dans la durée : "On doit tous avoir des résultats. Nico Hülkenberg montre que la voiture permet d’être dans le top 10, de faire des points. Il faudra aussi que Jolyon contribue".

"Aujourd’hui, il a sa place. On est extrêmement solidaires, il n’y a pas de plan, pas d’arrières pensées. Mais on est dans un environnement ultra-compétitif et chacun est aussi mis sous la pression du résultat. Pour l’instant, c’est à nous de lui donner les conditions optimales pour "scorer". On se donne du temps pour analyser la situation" a-t-il précisé.

Renault essaie en réalité d’activer les choses pour débarquer Sergio Pérez de chez Force India dès que possible cette saison, d’autant que le Mexicain est la pièce maîtresse de l’équipe indienne qui est elle-même une des concurrentes directes de Renault. L’attirer dans le giron du losange serait intéressant car le duo qu’il formerait avec Hulkenberg a déjà été approuvé chez Force India pendant plusieurs saisons.

Pour Renault, l’avantage à faire venir Pérez est évident et les points positifs seraient nombreux, notamment parce que le Mexicain apporterait quelques liquidités supplémentaires qui compenseraient celles de Palmer, mais surtout par le fait que lorsque le circuit convient à la RS17, elle vaut un top 10 en qualifications et en course. Y accéder avec les deux monoplaces à chaque occasion qui se présente pourrait permettre de lutter non seulement avec Haas, mais aussi avec Toro Rosso et Williams, puisque cette dernière est actuellement dans une situation similaire avec un Stroll très loin derrière Massa.

Pour Pérez, qu’il faudrait forcément convaincre de lâcher l’équipe qui lui offre un matériel très constant, les avantages seraient déjà bien moins évidents, si ce n’est l’appui d’un constructeur et la perspective de se battre pour le titre mondial dans les trois ans à venir. Mais la F1 va vite et il lui faudrait s’assurer une présence à long terme dans l’équipe, alors que Hulkenberg est déjà signé jusqu’à fin 2018 avec une option pour 2019.

Les deux hommes étant d’un niveau semblable, leur complémentarité serait aussi intéressante pour Renault que risquée pour eux, puisque la carrière de l’un des deux souffrirait de la domination de l’autre, alors que la situation est plus simple pour les deux actuellement puisqu’ils sont les leaders désignés de leur équipe.

Malgré les rumeurs qui prêtent à Cyril Abiteboul et à son équipe la volonté de voler Pérez à Force India, il faut aussi prendre en compte les intérêts de cette dernière qui devrait retrouver en urgence un pilote du niveau du Mexicain, ce qui ne court pas les rues puisqu’il est désormais l’un des meilleurs pilotes du plateau après les pilotes de pointe. Quelles options aurait l’équipe indienne ? Aucune qui soit du niveau de Pérez, c’est certain.

Le dernier obstacle pour Renault, dans l’idée où elle s’engagerait à long terme avec deux pilotes, est de pouvoir faire venir un pilote français lorsque l’équipe sera prête à viser les victoires et les titres, puisqu’il serait très bon pour son image d’amener un tricolore au sommet.

Bien qu’il s’agisse d’une réflexion à court terme et dans l’urgence, Renault est certainement en train d’envisager toutes les possibilités pour retrouver de la compétitivité avec sa deuxième voiture, et s’il ne s’agit pas de Pérez, il ne serait toutefois pas étonnant de voir Palmer mis sur la touche rapidement. Quant au montage financier et sportif pour un transfert rapide de Pérez, c’est pour l’instant à l’état de fantasme pour Renault plutôt que de négociations déjà entamées mais la puissance financière et sportive qu’est capable de générer un constructeur peut parfois soulever des montagnes.

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