Comme Mercedes et Ferrari, Renault dispose maintenant de son bouton magique, encore appelé "party mode" ou "mode fête", pour les qualifications.
Cette cartographie spéciale qualification, initialement prévue pour Monza, fera ses débuts en Autriche. Chez Renault F1 comme chez ses clientes, Red Bull et McLaren. La promesse : 15 chevaux de plus sur un tour, soit deux bons dixièmes de seconde.
Pour rappel, c’est à Montréal que Renault a introduit sa deuxième spécification du moteur 2018. Elle a apporté au sein de l’équipe d’usine, avec le carburant BP / Castrol, 20 ch soit trois dixièmes en moyenne sur un tour. Chez Red Bull, il n’y a eu que 12 ch, car l’essence d’Exxon / Mobil doit d’abord être adaptée, d’ici le GP de Hongrie ou le GP de Belgique.
"Nous avons un mode de qualification maintenant. Ceci s’applique à nous et à nos clients. Et nous avons un nouveau MGU-K. Il est plus léger, plus compact et dure plus longtemps parce que nous gérons mieux les températures sans sacrifier les performances," confirme Cyril Abiteboul au Red Bull Ring.
Les essais réalisés ces derniers jours ont convaincu les techniciens de Renault que la performance trouvée ne s’est pas faite au détriment de la fiabilité.
"Ce n’est pas un secret : pour obtenir plus de puissance du moteur, il faut juste utiliser des paramètres moteurs plus agressifs. Cependant, le moteur subit une usure accélére à certains égards. C’est toujours un compromis entre durabilité et performance," explique Rémi Taffin, le responsable moteur.
Pour le moteur Spec 3, Abiteboul promet une nouvelle augmentation des performances, du même ordre pour le Spec 2. Chez Renault, l’ambition a été de montrer à Red Bull avant même la signature avec Honda qu’ils ont parié sur le mauvais cheval.
Renault perd près de 20 millions d’euros mais cela ne signifie pas que les ingénieurs de l’usine Renault de Viry-Chatillon sont maintenant limités.
"Financièrement et techniquement, cela n’a aucun impact sur notre travail de développement. Nous avons encore quatre voitures en service et des tas de bancs d’essai. Il y a beaucoup de données récoltées. Cela continue comme nous l’avions prévu avec Red Bull pour le moment," ajoute Taffin.
Alors ce "mode fête" est-il lié à l’arrivée du nouveau MGU-K ? Pas du tout selon Abiteboul.
"Ce mode pour les qualifications n’a rien à voir avec le MGU-K. Tous les gains viennent du moteur thermique."
Taffin conclut : "L’année prochaine, nous voulons rattraper Ferrari et Mercedes, totalement. L’écart devrait être considérablement réduit dès cette saison. Dans la course à la puissance, nous sommes déjà très proches. Maintenant, il s’agit également de les rattraper lors des qualifications."