Renault F1 a encore une saison pour terminer les bases de la structure destinée à aller battre Ferrari, Mercedes et Red Bull lors des prochaines saisons.
C’est ce qu’a confirmé Cyril Abiteboul, le directeur général de Renault F1, avant le départ du premier Grand Prix de l’année en Australie.
"Le premier objectif de 2018 est de poursuivre et finir cette reconstruction. On est ambitieux, avec un plan à long terme. Un plan sur six ans : trois ans de reconstruction et trois ans pour aller challenger les top teams. Cette année, ça va donc être la dernière année de cette reconstruction," confie le Français à RMC.
"Le second objectif, c’est de continuer notre progression. On est passé de la neuvième à la sixième place au classement des constructeurs entre 2016 et 2017 et on a eu la meilleure progression en piste dans le courant de la saison 2017. Je pense qu’on a démontré que nos ambitions et nos objectifs étaient crédibles. Il faut maintenant gagner, d’une certaine façon, le respect des autres équipes en démontrant que cette progression ne s’arrêtera pas là."
"Il ne faut pas s’arrêter à la sixième place. En revanche, on ne veut pas s’enfermer dans cet unique objectif. On sait ce qu’on fait, les moyens qu’on y met et les progrès qu’on réalise. Je m’attends à une bataille assez serrée, notamment avec McLaren et Force India. L’écurie indienne est la référence sur le moteur par exemple, parce qu’elle dispose du moteur Mercedes. McLaren, c’est une référence au niveau des pilotes, ou pour la partie mécanique."
"Le fait de travailler au plus près de McLaren et de Red Bull, cela nous permet de nous inspirer, d’apprendre plus vite. Et je m’attends à ce qu’ils soient de sérieux clients sur la piste. Et puis il y a toutes les autres écuries. Sauber est en train de renaître avec Alfa-Romeo et Frédéric Vasseur. Haas a toujours son partenariat stratégique avec Ferrari. Chaque écurie a ses propres forces. Je pense que les trois top teams ne changeront pas et j’espère que Red Bull s‘invitera dans le débat pour le championnat. Ça va être une saison très ouverte et intéressante."
Renault F1 semble avoir encore bien progressé par rapport à 2017, en termes de performance. Mais, pour l’instant, Abiteboul ne se risque pas à prédire quoi que ce soit.
"Il est difficile d’établir une hiérarchie. De l’extérieur, la voiture semble avoir peu évolué, mais à l’intérieur, absolument tout est nouveau. Le packaging, l’intégration moteur, la boite de vitesses, les composites, les suspensions… On a presque fait un bon générationnel avec cette voiture. Encore une fois, on est en train de reconstruire beaucoup de choses. On a validé et vérifié tous ces systèmes, on va maintenant être capable de travailler un peu plus sur la performance. Mais il est difficile de savoir où nous en sommes par rapport aux autres, car chacun a ses propres paramètres lors des essais. Les top teams sont là, mais je pense qu’en milieu de peloton, ça va être serré et ça va donner de belles bagarres en course."
"On va avoir un rythme de développement très prononcé durant la saison," précise Abiteboul.
"On va commencer avec une base aérodynamique un peu conservative par rapport à l’année dernière. En revanche, on va avoir un plan de développement aérodynamique et moteur qui va être très agressif. Donc on peut s’attendre à voir la voiture évoluer, presque à chaque course. Il ne va pas y avoir une révolution, il va y avoir des modifications, de nouvelles pièces à chaque course."
"J’ai envie de me battre avec les McLaren, que l’on change de "ligue" par rapport à la saison passée," avoue-t-il "Aujourd’hui, on doit commencer à voir vers les écuries qui correspondent à nos ambitions. Continuer à gêner, de manière cohérente avec ce qui est l’histoire de Renault en F1, qui est extrêmement brillante. Les choses prennent du temps, mais on a toujours fini par arriver au plus haut niveau, donc l’idée c’est de démontrer que cette trajectoire est en cours."