La question n’est plus de savoir ce que Renault F1 a l’intention de faire à l’avenir concernant son engagement dans la catégorie reine, mais plutôt à quel moment Red Bull et la marque aux losanges mettront un terme à leurs relations, tant les critiques fusent par médias interposés depuis Melbourne.
Et chez Renault on ne compte pas se laisser faire et se taire devant les accusations de Christian Horner.
Ce dernier a de nouveau répété que le moteur Renault était à l’origine de tous les maux de sa voiture, y compris du manque de performances côté châssis.
Des paroles qui ont évidemment été ressenties durement du côté de Cyril Abiteboul, le patron de Renault F1, qui n’a pas hésité à utiliser le terme de "menteur" en ce qui concerne Horner et Marko.
"Grâce aux données recueillies à Melbourne, nous avons pu constater que le déficit de performance entre Red Bull et Mercedes se répartissait équitablement entre la mauvaise « driveability », la puissance moteur et le châssis," lance Abiteboul.
"Nous n’avons pas un moteur capable de gagner au mérite et nous n’en aurons pas un cette année," reconnait le Français. "Mais pour gagner des courses, il ne faut pas qu’un bon moteur, il faut aussi une voiture et des pilotes."
Renault estime que la situation actuelle de Red Bull est autant la faute de Renault que Red Bull.
"On nous a demandé un développement très agressif et c’est ce que nous avons fait. Nous avons sauté des étapes importantes dans le développement moteur en testant des choses directement en piste. Ce n’est pas la bonne méthode mais c’est une bonne leçon pour tous ceux qui ont demandé que nous adoptions cette stratégie. Red Bull essaye d’appliquer leurs méthodes châssis aux moteurs mais ce sont deux mondes différents."
Pas question évidemment de passer la saison 2015 à se critiquer sans rien faire.
"Nous devons travailler main dans la main pour comprendre nos faiblesses, tant autour du moteur que du châssis. C’est donc le package dans son ensemble qui se doit de progresser et c’est pourquoi, plus que jamais, notre collaboration doit être exemplaire pour aller de l’avant."
Renault F1 a trouvé du soutien dans le paddock, notamment celui de John Watson, ancien pilote de F1 et consultant pour la télévision britannique.
"Renault dépense une fortune en technologie pour que Red Bull puisse continuer à connaitre le succès. Si j’étais chez Renault, je serais également très énervé par les propos de Christian Horner. C’est comme mordre la main qui vous nourrit."
"La relation entre Red Bull et Renault semble se détériorer très rapidement. Ces échanges publics sont inappropriés et contreproductifs."