Rémi Taffin, directeur des activités piste de Renault Sport F1, a annoncé aujourd’hui que la marque au Losange avait encore fait de gros progrès sur la fiabilisation de son V6 turbo et de ses ERS, qui a continué à jouer des tours à ses équipes partenaires à Melbourne, notamment à Red Bull en ce qui concerne Sebastian Vettel et à Lotus.
"Après avoir connu une course frustrante en Australie, nous avons sincèrement hâte de nous rendre en Malaisie. Nous avons rencontré différents soucis sur plusieurs de nos monoplaces à Melbourne mais nous sommes parvenus à les cerner en rejouant les cycles sur nos bancs d’essais à Viry-Châtillon. La plupart des problèmes ont été résolus et nous aurons trouvé une solution pour les autres d’ici vendredi à Sepang," déclare Rémi Taffin.
"Même si nous sommes conscients que de nouvelles difficultés peuvent apparaître, nous sommes parfaitement préparés pour réagir promptement et limiter leur impact," ajoute-t-il.
Sa vision d’ensemble du tracé de Sepang et du GP de Malaisie :
Sepang est l’un des circuits où le nouveau règlement technique va avoir un véritable impact. Sous l’ère du V8, le tracé malaisien se situait dans la moyenne du calendrier en termes de contraintes exercées sur le moteur. Désormais, ce sera l’une des courses les plus exigeantes de l’année pour les propulseurs.
Parmi les six pièces qui composent les groupes motopropulseurs 2014, le moteur à combustion interne sera celle qui souffrira le plus en Malaisie. L’humidité environnante à Sepang atténuait la pression exercée sur les moteurs atmosphériques, la puissance délivrée diminuant lorsque le taux d’humidité dans l’air augmente. Ainsi, nous étions généralement en mesure de contrebalancer l’effet des deux longues lignes droites du circuit. Cette année, nous ne pourrons pas nous offrir ce luxe. Dans un moteur turbocompressé, l’arrivée d’air est constamment sous contrôle, quelle que soit la température et l’humidité ambiante. Dès lors, impossible de limiter l’effet des deux longues lignes droites. Le circuit de Sepang se révélera donc beaucoup moins clément pour les propulseurs puisque ces derniers subiront deux périodes de pleine charge par tour, la vitesse du turbocompresseur approchant les 100 000 tr/min pendant plus de 10 secondes.
En revanche, les lignes droites, dont la longueur dépasse chacune 1km, permettront de recharger amplement le MGU-H. Les virages serrés, comme le premier enchaînement, les courbes du troisième secteur qui se négocient à vitesse basse ou moyenne, ou encore l’épingle finale du virage 15, seront autant d’occasions pour le MGU-K de récupérer de l’énergie au freinage. Cet aspect sera d’autant plus crucial que la consommation de carburant est particulièrement élevée en Malaisie en raison des phases d’accélération brèves mais brutales situées entre les virages.
Les conditions climatiques continueront de jouer un rôle déterminant dans la gestion du moteur et des différentes stratégies qui en découlent. Les températures élevées dans l’air pourraient être une source d’inquiétude car il nous faudra opter pour le niveau de refroidissement adéquat. La présence de la pluie – toujours une forte probabilité en Malaisie – rendrait, quant à elle, les voitures particulièrement délicates à piloter en raison du couple élevé du propulseur et du manque d’adhérence. Notre objectif principal sera alors d’atteindre une souplesse de conduite idéale tout en surveillant la température de l’air entrant dans le moteur.