Renault est face à un dilemme : l’écurie tricolore ne dispose pas encore d’un budget comparable à Mercedes ou Ferrari… mais investir beaucoup d’argent aujourd’hui serait idiot si les budgets plafonnés devenaient la nouvelle norme, à partir de 2021.
Si les budgets plafonnés ne sont pas mis en place comme l’espère Renault, le constructeur français menacera-t-il de se retirer de la F1, considérant qu’un titre coûterait trop d’argent ?
« C’est un peu tôt de dire que nous allons quitter la F1 parce que nous n’aurons pas réussi à gagner ! » a réagi Cyril Abiteboul.
« Je ne veux pas me plaindre de la situation parce que nous la connaissions en arrivant en F1. Ce qui est assez remarquable, c’est la course aux armements et la dépense incessante d’argent pour gagner – ce que je respecte pleinement. Et je pense que cette course aux armements nous a donné un spectacle formidable cette année. Donc il faut juste voir comment nous pouvons faire aussi bien que ces gars [Mercedes, Ferrari et Red Bull] à un moment donné. »
« Un jour, ce sera une affaire différente avec la redistribution des revenus, et avec la limitation des dépenses. Parce que selon nous, ce n’est juste pas soutenable et je crois que c’est un sentiment partagé par tout le monde. Donc c’est juste une question de timing. Si les budgets plafonnés sont mis en place en 2022, alors, le plan sera retardé d’un an, mais ce qui importe surtout, c’est le principe, et le principe, c’est que nous devons gagner des courses à un coût raisonnable, étant donné la valeur de la F1. Nous voulons que l’équation revienne à la réalité dans les prochains mois. »
Renault ambitionnait de remporter un titre en 2021, année de mise en place possible des budgets plafonnés. Le recrutement de Daniel Ricciardo est un signal fort envoyé à la concurrence. Dès l’an prochain, Cyril Abiteboul s’attend-il à ce que le pilote australien réalise des exploits pour Renault ?
« C’est un peu tôt pour dévoiler nos objectifs précis pour l’an prochain. Mais bien sûr il nous faut progresser : 9e, 6e, 4 au classement des constructeurs en trois ans, donc nous voudrions voir cette progression continuer. Bien sûr, nous savons que plus vous voulez progresser, plus la marche à gravir est haute et exigeante. Nous aimerions par exemple, réduire l’écart avec les écuries de pointe en qualifications, en course. Ne pas se faire prendre un tour. En termes de points aussi, il faut réduire l’écart. Donc c’est ce type d’objectif que nous annoncerons au début de la saison prochain. »
« Mais il faut s’attendre à ce que nous continuions à progresser, à achever la construction de l’équipe. Quant à Daniel, nous attendons de lui qu’il joue un rôle-clef dans tout cela. Comme il a joué un rôle-clef dans l’évolution de Red Bull, sur et en dehors de la piste. Parce que nous sentons aussi que nous avons besoin de quelqu’un qui endosse cette responsabilité. Nico [Hulkenberg] est un très bon pilote donc j’ai hâte aussi que ce line-up représente vraiment les efforts et les ambitions de Renault dans ce nouveau cycle. »