Renault traverse une année de transition pleine d’embûches avec une voiture complètement dépassée et qui n’a même pas été créée autour du moteur qu’elle embarque. Avec six points marqués en quatorze courses, le bilan n’est pas reluisant mais ne choque pas, tant les dirigeants avaient prévenu qu’en rachetant une équipe en novembre, on ne pouvait pas en tirer de bons résultats l’année suivante.
La saison en question ayant basculé sur son dernier tiers, Renault est déjà tournée à fond vers l’année 2017 et prépare, grâce à un changement de règlement qui remet tout à plat, son retour au premier plan. Avec de telles ambitions, le duo constitué par Magnussen et Palmer semble, au vu de leurs performances, un peu juste.
Il n’est pas question ici de tirer sur l’ambulance compte tenu du matériel déplorable qui est à leur disposition, mais aucun des deux pilotes ne semble taillé pour aider un constructeur à aller chercher victoires et titres. Magnussen promettait de faire un numéro un redoutable mais se retrouve à lutter difficilement contre Palmer qui ne jouit pourtant pas d’une cote élevée dans le paddock.
Renault ne garde pas de secret et reconnaît des contacts avec de nombreux pilotes, dont Sergio Pérez, Felipe Massa et Esteban Ocon. Ce dernier semble tenir la corde pour occuper le baquet d’une des monoplaces françaises l’an prochain malgré le contrat qui le lie à Mercedes, et on ne peut que s’en réjouir. Après tout, pourquoi bouderait-on notre plaisir à voir un pilote français réussir dans une monoplace française ? Ne tient-on pas là notre chance de redevenir une nation importante en Formule 1 ?
Si sa présence dans l’équipe l’an prochain ne fait guère de doute, l’identité de son futur équipier soulève de nombreuses questions. Fred Vasseur tente régulièrement de louer les performances de ses pilotes mais on en vient à se demander s’il cherche à les garder motivés pour les dernières courses ou s’il croit vraiment en eux pour les prolonger une année de plus. Si cette voie est choisie, il est probable que le Danois aura les faveurs de son employeur, grâce à ses coups d’éclat et son année supplémentaire d’expérience.
Felipe Massa ne sera pas présent sur la grille de départ l’an prochain, et Sergio Pérez semble avoir signé pour une seule saison supplémentaire avec Force India, ce qui enlève deux belles options à Renault Sport.
Dès lors, on peut facilement envisager Renault négocier le contrat de fourniture moteur avec Toro Rosso sur la base d’un prêt de Carlos Sainz Jr, dont le profil intéresse grandement Fred Vasseur. L’Espagnol n’a pas eu à rougir face à Max Verstappen et écrase Daniil Kvyat tout en jouissant d’une solide réputation de metteur au point, en tous cas pour son âge.
Ce choix aurait l’avantage de coller au discours de Renault qui a mis en avant récemment le fonctionnement de la filière jeunes pilotes de Red Bull et sa réussite. Mener deux jeunes pilotes vers la réussite aurait forcément des retombées positives en termes de marketing et de crédibilité pour une équipe qui doit se racheter d’une saison catastrophique.
La saison des transferts ayant bien avancé, peu de pilotes seront disponibles mais il n’est pas impossible de voir débarquer un pilote inattendu comme Romain Grosjean ou Esteban Gutierrez, dont le duel chez Haas semble un peu stérile, ou Nico Hulkenberg qui ne doit pas voir d’un très bon œil la prolongation de Pérez chez Force India.
D’autres pistes telles que Valtteri Bottas ou même Sébastien Buemi ont été évoquées récemment, mais elles sont peu probables. Le Finlandais aurait déjà signé pour deux saisons supplémentaires chez Williams tandis que le Suisse possède un contrat en Formule E, certes avec e.dams et Renault, mais aussi en Endurance avec Toyota.
Bien que Renault laisse entendre que la réponse sera donnée rapidement, les indisponibilités consécutives de Vandoorne et Pérez auront peut-être relancé le dossier et prolongé ce qui est devenu le principal feuilleton de la saison des transferts.