Après une année 2014 sur un petit nuage, Daniel Ricciardo a vécu cette fois-ci une saison en dents de scie, sur laquelle il revient aujourd’hui.
Quelle est votre analyse de cette saison 2015 ?
Je dirais que ce fut un petit tour de montagnes russes, dont je suis sorti plus mûr. Je pense que cette année, j’ai appris à contrôler ou tout du moins à comprendre certains scénarios, situations et émotions. Ça a été une saison bien plus compliquée en-dehors de la piste, pour rester sur la bonne voie mentalement parlant. Par exemple, je m’attendais à me battre pour le titre cette année. Et évidemment, après quelques courses, la frustration arrive parce qu’il est impossible d’obtenir ce que vous voulez alors il faut prendre un peu de recul afin de comprendre comment tirer le meilleur de la situation telle qu’elle est.
Vous avez néanmoins décroché quelques podiums. Est-ce que les épreuves du début de saison les ont rendus un peu plus particuliers ?
Tout à fait. Je pense que, après presque la moitié de la saison sans résultats particulièrement fameux à part une quatrième ou cinquième place, se battre pour le podium à Budapest et à Singapour, c’était fantastique. Même avec seulement deux podiums cette année, je pense vraiment avoir disputé beaucoup de bonnes courses. Les podiums ont donc été la cerise sur le gâteau. En toute franchise, je regarde cette saison avec le sourire. Je l’ai vraiment appréciée, ce n’est pas comme si je me disais ‘j’espère ne jamais revivre ça’.
Vous avez pendant un temps mené la course à Austin cette année…
Je pense que ça nous a rappelé à tous que nous avions toujours ce qu’il fallait pour réussir. La voiture est toujours bonne et nous avons montré que nous pouvions faire fonctionner la stratégie. Tout le monde a confiance, mais ça ne fait que nous renforcer.
Quel fut votre meilleur dépassement de l’année ?
Mon plus viril est celui de Budapest sur Nico Rosberg. Je ne crois pas avoir déjà attaqué de si loin auparavant. C’était l’un de ces moments où vous vous dites ‘oh et puis merde !’. C’était instinctif et très amusant. Celui sur Lewis à Austin sur la trajectoire mouillée était plutôt sympa aussi. Et c’était pour la tête de la course, alors c’était appréciable. J’en ai tiré une grande satisfaction.
Comment votre relation avec Daniil Kvyat a-t-elle évolué cette année ?
Je dirais qu’elle est restée assez stable. Il a mûri et il est évidemment encore jeune, donc ce n’est pas fini. Je le considère probablement comme quelqu’un de plus âgé qu’en début d’année. Il y a toujours de la rivalité avec votre équipier, et c’est le cas entre nous. Quand je le bats, il est un peu plus silencieux, et quand l’inverse se produit, c’est moi qui ne dis rien. C’est comme ça que ça marche, mais nous nous entendons plutôt bien. Je n’ai pas à me plaindre !
Votre petite danse à Austin est-elle liée à votre expérience semblable chez Red Bull ?
Je pense, oui. Nous avons beaucoup en commun en tant que pilotes Red Bull, après être passé par leur programme pour les jeunes. Il faut évidemment suivre une certaine trajectoire pour se retrouver là où nous sommes. Mais d’un autre côté, on sait à quel point le programme de Red Bull peut être impitoyable, car il y a toujours quelqu’un qui essaie de vous prendre la place. Il y a donc un mince équilibre : nous nous respectons évidemment beaucoup l’un l’autre, mais chacun souhaite aussi s’occuper de lui-même et faire ce qu’il a à faire.