Les multiples incidents de course au Grand Prix de Mexique n’en finissent plus de faire couler de l’encre. Plusieurs pilotes sont sortis de la piste, ou ont été forcés de le faire. Les commissaires, sans doute au gré de leur humeur, ont décidé d’attribuer des pénalités à certains et guère à d’autres. Daniil Kvyat et Carlos Sainz ont sauté sur l’occasion pour dénoncer l’inconstance des commissaires sur ce point.
Rien de tout cela n’arriverait cependant si la F1 n’avait pas installé depuis plusieurs années autant de zones de dégagement en asphalte, pour des raisons de sécurité, mais aussi pour que les circuits puissent accueillir d’autres événements comme le MotoGP.
Au premier tour par exemple, Lewis Hamilton a coupé le premier virage en passant par l’herbe, conservant sa position, sans écoper d’aucune pénalité après avoir pourtant bloqué ses pneus.
Ce n’est vraiment pas du goût de Daniel Ricciardo. Le pilote australien aimerait que les circuits soient vraiment plus punitifs pour les pilotes et avance la solution des bacs à graviers. « C’est une solution dissuasive appropriée, parce que même si vous passez à travers le bac à graviers à une certaine vitesse et ne perdez pas beaucoup de temps, vous avez toujours des graviers dans vos radiateurs, donc c’est plus qu’une pénalité. Je n’aime pas qu’un pilote puisse défendre en bloquant ses roues, ou commette une erreur en défendant, coupe la trajectoire et continue. Au premier virage avec Lewis, je ne pensais pas que c’était correct. Vous faites une erreur et le début de la course est un moment crucial. Vous devriez payer le prix de votre erreur, avec tant de voitures autour de vous. »
Bernie Ecclestone lui-même a avancé la solution de construire des sortes de « murs » pour punir davantage les pilotes. Christian Horner, le patron de Daniel Ricciardo, abonde dans le même sens que son pilote : « Je pense vraiment qu’il y a des arguments pour les bacs à graviers, parce que si vous y finissez, soit vous perdez beaucoup de temps, soit vous abandonnez. Je pense vraiment que c’est quelque chose qui devrait être envisagé pour des virages comme le virage 1, pour voir si le gravier dissuade davantage que de grandes zones de dégagement. »
« Il y a trop de place pour l’interprétation. Pourquoi la manœuvre de Max [Verstappen, sur Vettel au Mexique] était-elle différente de celle de Lewis à la chicane de Monte-Carlo, ou de celle de Lewis au premier tour au Mexique ? Vous vous en remettez constamment à l’interprétation des commissaires, sur des événements isolés. S’il y a un bac à graviers, les pilotes en paient le prix, c’est aussi simple que cela. »