Nico Rosberg estime que cette saison pourrait enfin être la bonne pour lui. Grâce à de très bons essais hivernaux, Mercedes se présente au premier Grand Prix en Australie comme l’équipe la plus en forme du début de saison. Un avantage dont l’Allemand pourrait bien profiter pour enfin décrocher son premier titre.
"La voiture s’est bien comportée cet hiver et je suis emballé. C’est vrai que nous avons dominé les essais mais il ne faut pas crier victoire trop rapidement. La fiabilité de ces nouvelles F1 reste une source de préoccupation pour toutes les équipes. Les essais et la course sont deux choses très différentes," déclare le pilote allemand.
Rosberg ne sous-estime pas non plus le bon travail réalisé à Jerez et Bahreïn. Cela va forcément servir Mercedes.
"Ces essais étaient une grosse mission, il y avait tellement de choses à configurer, des rapports de boîte de vitesses jusqu’aux boutons sur mon volant. Encore une fois, notre niveau de fiabilité reste une préoccupation, nous ne sommes pas à 100%. Mais j’ai quand même réussi à faire une simulation de course dès le deuxième jour des essais d’hiver. Ca, c’est positif."
"Mais il y a 3500 nouvelles pièces dans la voiture, construites sur mesure à l’usine. Et chacune de ces pièces peut casser. Les rendre fiables à 100% est une tâche très difficile," rappelle-t-il.
L’Allemand a également pu faire mieux connaissance avec les nouvelles procédures que la grande majorité des pilotes grâce aux nombreux kilomètres réalisés.
"Le plus difficile dans les essais, c’était d’intégrer toutes les nouvelles procédures que je dois faire dans la voiture. Je vais sûrement me tromper de bouton, ça va arriver ! Pendant les courses, il y a plus d’adrénaline et de tension. Je dois simplement m’assurer de ne pas me tromper sur quelque chose de fondamental."
"Toutes les fonctions sont nouvelles. Par exemple, je peux régler moi-même le frein arrière électrique depuis le volant, comme je veux. C’est ça qui détermine l’équilibre de la voiture jusqu’à la corde. C’est à moi de trouver le bon équilibre dans mon volant pour rouler à la limite, à 100%. Le tout en gérant la consommation d’essence."
Cette consommation d’essence sera l’un des facteurs clés à surveiller en course.
"Nous en avons 100 kilos, pas plus. Cela va être dur. Je dois gérer, avec l’aide des ingénieurs, mon pilotage pour optimiser la consommation. Il y a des trucs. Par exemple, à 100 mètres de la zone de freinage à la fin d’une ligne droite, je lève le pied et je laisse la voiture aller en roue libre 100 mètres puis je freine. Cela permet de consommer beaucoup moins d’essence mais sans perdre trop de temps au tour. C’est d’ailleurs la meilleure façon de réduire la consommation."
Voilà donc une technique qui réduira naturellement la vitesse de pointe des F1 en course. Mais Rosberg prédit déjà des vitesses ahurissantes sur certains circuits. A Sakhir, les pilotes ont pris 340 km/h là où ils en prenaient 315 l’an dernier.
"Je pense qu’au Canada, on va avoir des fusées dans les lignes droites, on va rouler à 340-350 km/h, et on aura un peu moins d’adhérence en virage. À chaque tour, les pilotes devront donc avoir gros cœur pour freiner le plus tard possible."
"Vous allez voir que la F1 sera aussi rapide qu’elle ne l’était l’an passé avec son moteur V8. La puissance est indescriptible lorsque le turbo est engagé. La F1 doit demeurer un banc d’essai et démontrer qu’elle peut suivre la tendance de l’avenir vers des technologies vertes. L’arrivée du moteur V6 turbocompressé est un pas dans la bonne direction," ajoute Rosberg.
Alors l’Allemand aborde le début de saison avec un certain optimisme. Beaucoup lui prédisent un titre au bout du chemin
"Cela se présente bien. Mais à quel point ce sera bien, je ne le sais pas. Il faut attendre Melbourne pour savoir."