Sam Michael, le directeur sportif de McLaren, a prédit aujourd’hui de gros bouleversements pour la saison 2014, en réponse à ceux qui estiment que Red Bull sera capable de capitaliser sur sa domination actuelle pour la poursuivre malgré des changements de règles drastiques.
"Quand vous avez de telles modifications de règlements, des marges se créent dans tous les domaines où vous n’en avez plus. Il n’est plus question de grapiller ici ou là des améliorations, le curseur sera sur deux positions : soit vous avez poussé trop fort sur une pièce et elle cassera, soit elle est trop lourde et il faudra l’alléger. Et ainsi de suite pour chaque nouveauté," explique l’Australien.
"Quel risque pour quel avantage ? Equilibrer cette équation ne sera pas facile au début, cela va prendre du temps. C’est assez improbable de sortir tout de suite la F1 de rêve, c’est impossible de le faire dans tous les domaines d’une voiture d’un coup."
De quoi espérer un bouleversement de la hiérarchie alors ? "Probablement. Je suis sûr que nous verrons des résultats de certains que nous ne verrions pas aujourd’hui."
Michael rejoint l’avis exprimé récemment par Prost sur la fiabilité. "Aucune structure d’ingénierie ne peut répondre parfaitement en si peu de temps à de tels changements. Il faut faire avec. Il faut retrouver performance et fiabilité en même temps. Il n’y a pas de secret là non plus : cela prend du temps pour rendre fiable ce qui ne l’est pas ou pas assez. Nous n’aurons de toute façon pas la fiabilité des F1 actuelles."
Côté performances, tout est également remis en cause, et pas uniquement du côté des moteurs.
"L’aileron avant est plus étroit, il n’y a plus d’aileron arrière inférieur, les demandes en refroidissement sont bien plus grandes, le châssis est plus bas. De nombreux fondamentaux sont bousculés. Tout le monde est très occupé à comprendre les impacts pour sortir le maximum de performance."
"Avec tout cela, la course au développement va prendre une autre tournure, les gains seront bien plus grands qu’aujourd’hui de course en course. Reprendre le maximum d’appuis aérodynamiques perdus sera une part significative du travail en 2014," conclut Michael.