Sebastian Vettel a perdu gros à Singapour après l’accrochage du départ dont il a été le responsable en grande majorité, sinon en totalité. Le fait qu’il n’ait pas souhaité donner de point de vue précis après sa course arrêtée prématurément confirme qu’il se savait coupable d’un mouvement qui a initié cet accrochage, mais surtout d’une tentative inutile de défense lors des premiers mètres de la course.
L’accrochage a été la copie de celui qu’avait vécu Nico Hulkenberg au même endroit l’an dernier en se rabattant trop vite sur ses concurrents. Néanmoins, la légitimité d’un tel mouvement est bien plus importante lorsqu’il s’agit de défendre ou gagner plusieurs positions dans le milieu de peloton, ce qui justifie la prise de risques, que lorsqu’il s’agit d’un pilote qui part en pole, quatre places devant son rival et qui, de surcroît, joue le titre mondial.
Et c’est précisément ce qui rend incompréhensible la défense agressive de Vettel alors que les feux s’étaient éteints depuis moins de cinq secondes. L’Allemand a déjà remporté quatre couronnes mondiales et sait que la consécration suprême implique parfois de savoir ravaler sa fierté et son impatience pour viser les gros points.
A Singapour, Vettel a oublié ces principes les plus évidents et a refusé de perdre une place face à Verstappen, sans savoir que son équipier était contre le mur à l’intérieur de la piste, ce qui a provoqué l’accrochage. Pourtant, la course partait pour deux heures et le pilote Ferrari possédait une voiture aussi rapide que ses rivaux, si ce n’est plus, et la situation aurait été positive s’il avait franchi les premiers virages au deuxième ou au troisième rang derrière Verstappen et Räikkönen.
Le Finlandais aurait fini par jouer le jeu de l’Allemand et ce dernier se dirigeait donc vers, au pire, la deuxième place en course, forcément devant Hamilton qui n’aurait pas eu la partie facile en se retrouvant en retrait des trois hommes.
Au lieu de cela, Vettel a totalement mis de côté son expérience pour réagir instinctivement au bon départ de Verstappen. Avec l’excellent départ de Räikkönen, les trois hommes se sont retrouvés de front, ce que Sebastian Vettel n’avait pas prévu au moment de chercher à serrer Verstappen à l’intérieur, puisque le Néerlandais n’a eu nulle part où aller.
La conséquence de son impatience a coûté à Vettel bien plus qu’une victoire potentielle. Avec elle, il s’est également fragilisé en interne chez Ferrari puisqu’il a été la cause directe de l’abandon de son équipier. La Scuderia a perdu l’une de ses plus grandes chances de victoire et ce genre de choses, que l’on voit souvent dans des équipes comme Sauber ou Force India, se produit plus rarement dans les équipes de pointe.
On avait vu un double abandon pour Mercedes en 2016 à Barcelone suite à l’accrochage des deux pilotes mais contrairement à celui de Ferrari le week-end dernier, la responsabilité était bien plus partagée.
Ici, Vettel a tout perdu à cause d’une impatience mal placée et endosse l’intégrale responsabilité de l’accident et ses conséquences, à savoir la perte potentielle de 25 points au classement des pilotes et 43 points au championnat constructeurs.