Le débat autour du son des V6 turbo semble, enfin, prendre un tournant plus constructif. Les commentaires de Sebastian Vettel jeudi, qui comparait le nouveau son à de la merde, ont eu pour effet une prise de défense de la F1... et une étude sur la façon d’améliorer les choses.
Bernie Ecclestone, présent à Sepang, a lui même admis hier que le son n’était pas mauvais, il n’était juste pas assez fort. Un avis partagé par Kimi Raikkonen.
"Le son a changé un peu, mais pas trop. Le volume est juste un peu plus bas."
Romain Grosjean ajoute quant à lui : "Pour l’instant nous nous limitons à 12 ou 13.000 tours / minute. Quand nous pourrons prendre 14 ou 15.000 plus tard, quand les moteurs auront progressé, le son sera naturellement plus fort."
C’est ce volume qui inquiète les promoteurs des Grands Prix, ainsi que Dietrich Mateschitz, le patron de Red Bull. Se plaindrait-il afin que le V6 Renault puisse en prfotier et être revu si de nouveaux échappements pouvaient voir le jour ?
"Non, cela n’a rien à voir," répond Ecclestone. "Dietrich est un vrai passionné de sport automobile et n’oubliez pas qu’il est aussi promoteur maintenant avec le GP d’Autriche. Ses inquiétudes sont donc fondées."
Quelle que soit la réalité derrière les critiques et les intérêts de chacun, Ecclestone consulte dans le paddock. "J’ai demande à Domenicali si nous pouvions augmenter le bruit de ces moteurs. Il m’a dit qu’il ne savait pas alors je lui ai demandé d’aller consulter ses ingénieurs. D’autres m’ont dit que ce n’était pas possible mais je veux plusieurs avis."
Adrian Sutil avance lui un autre argument. "Le son est plus plaisant que les V8, qui criaient si fort qu’on ne pouvait distinguer les moteurs entre eux. Aujourd’hui c’est plus intéressant parce que nous pouvons entendre les différences entre un Ferrari, un Mercedes et un Renault."
"Je ne suis pas heureux quand même," répond Ecclestone. "Pourquoi avons-nous ces règles ? Parce qu’elles ont été écrites par des ingénieurs. Ces moteurs sont des merveilles de technologie mais je ne pense pas que le sport avait besoin de cela."
Alors Ecclestone a aussi demandé à Sepang si revenir aux V8 était possible.
"Techniquement, il n’y aurait pas de problème mais les constructeurs devraient alors admettre qu’il ont fait une erreur après avoir investi tant d’argent. Et Honda ne pourrait pas revenir en F1 parce qu’ils n’ont pas de V8."
Honda ne serait pas les seuls à dire non aux V8 selon Niki Lauda.
"Si nous avions toujours le V8, Ferrari, Renault et nous (Mercedes) nous ne serions plus là. La décision a été prise il y a 5 ans pour que la F1 soit de nouveau une pionnière en termes de technologie. Et si les promoteurs se plaignent, c’est juste qu’ils utilisent cet argument pour faire baisser les prix à Bernie. Si le spectacle est là, le bruit ne sera plus un sujet de débat d’ici trois courses."
Helmut Marko, consultant pour Red Bull, a tenu à répondre à Lauda. "Niki aime le nouveau son parce que ses voitures gagnent. Pour beaucoup de gens, le sport automobile était encore un domaine préservé dans ce monde totalement enrégimenté et enfermé dans des lois."