Vous en apprenez toujours plus sur la voiture à chaque week-end. Mais qu’apprenez-vous sur les pneumatiques et les stratégies associées ?
C’est spécifique à chaque Grand Prix. On essaie des choses le vendredi et le samedi, et on constate à quel point les pneus s’abiment, tout comme le niveau d’adhérence. En Australie, nous nous sommes basés sur les données de Barcelone parce que nous n’avons pas pu beaucoup tourner à cause du temps. Chaque course, chaque piste est différente. Chaque pneu réagit différemment en fonction de l’asphalte. Mais nous devons choisir nos gommes bien avant le week-end et l’équipe a pris les bonnes décisions au bon moment pour chaque Grand Prix.
À quel point était-il avantageux de s’arrêter en Q2 au cours des qualifications en Australie et à Bahreïn ?
À Melbourne, nous étions loin de la Q2 à cause de problèmes en Q1. Mais à Bahreïn, nous étions très contents de ne pas participer à la Q3 parce que ça nous a permis de débuter la course avec des pneus neufs. Et grâce à ça, nos pilotes avaient plus d’adhérence et ont pu prendre d’excellents départs.
Pour la première fois dans la courte histoire de Haas, vos deux pilotes ont pu participer à la Q2. Est-ce important pour l’équipe ?
Réussir à atteindre la Q2 nous a vraiment donné confiance. Nous voulions le faire en Australie mais nous n’avions pas réussi. Nous l’avons fait à Bahreïn et c’est ce que nous visons dorénavant pour chaque weekend de course.
Haas a dépassé ses attentes en ce début de saison. À quel point est-il difficile de rester à niveau en F1, puisque tout le monde développe constamment sa voiture ?
C’est très difficile mais nous allons poursuivre le développement et les essais en soufflerie pour apporter de nouvelles pièces à la voiture. Nous souhaitons progresser avec un bon programme aérodynamique tout au long de la saison. Je pense que nous serons capables de suivre le rythme du milieu de peloton en matière de développement. C’est en tout cas notre but.
Bahreïn vous a enfin vus procéder à des arrêts aux stands. C’était comment ?
Je dirais que deux de nos trois arrêts ont été bons. Nous pouvons toujours nous améliorer mais nous étions dans les clous. Lors du troisième arrêt, nous avons rencontré un problème avec l’écrou de fixation de la roue. À souligner que le responsable de ladite roue s’est aperçu que quelque chose clochait et l’a de nouveau retirée. S’il n’avait pas résolu le problème, la voiture aurait probablement dû s’arrêter après les deux premiers virages. Nous avons donc eu un souci mais l’avons contourné. Nous avons peut-être perdu deux secondes mais ça n’a de toute façon fait aucune différence. Notre mécanicien nous a empêchés de commettre une erreur plus grosse encore.
Alors que Romain Grosjean a décroché de bons résultats, Esteban Gutiérrez a manqué de chance et a dû abandonner deux fois de suite. Comment gérez-vous cette différence dans l’équipe ?
Après l’accrochage d’Esteban en Australie, on se dit ‘que peut-on y faire quand quelqu’un vous harponne ?’. Et à Bahreïn, nous avons eu un problème sur un disque de frein, sur lequel nous enquêtons toujours. Nous travaillons d’ailleurs avec le fournisseur pour mieux comprendre ce qui s’est passé et éviter un nouveau souci à l’avenir. J’ai de plus discuté avec Esteban après la course, et il m’a dit ‘Günther, ce genre de chose arrive et on n’y peut rien’. Il comprend pourquoi il a dû abandonner et est maintenant plus déterminé que jamais à décrocher des points.
Pourquoi un problème ne peut-il pas être résolu dans le garage comme en NASCAR ?
Si une pièce casse sur une Formule 1, le niveau de sophistication de ces voitures fait qu’il faut un moment pour déterminer ce qui s’est passé et on n’a normalement pas assez de temps pour remédier au problème. En plus, les mécaniciens sont impliqués sur tous les arrêts aux stands alors quand quelque chose va de travers, il est impossible d’accaparer trois ou quatre gars pour qu’ils se penchent sur le problème parce que le règlement impose qu’ils se consacrent à l’arrêt de l’autre voiture toujours en course. Essayer de réparer la voiture pour arriver dernier avec 20 tours de retard, ça n’a aucun sens.
Après deux courses, vous avez déjà atteint certains de vos objectifs de pré-saison, à savoir inscrire des points. Que visez-vous en Chine ?
L’un de nos objectifs sera d’emmener nos deux voitures à l’arrivée parce que, pour le moment, nous n’avons pas encore réussi à le faire. Nous voulons toujours faire mieux, donc la prochaine case à cocher sur notre liste est de faire passer le drapeau à damier à nos deux voitures et qu’elles soient si possible toutes les deux dans les points.