L’équipe Haas a signé la meilleure performance de sa jeune existence à Monaco. Pas son meilleur résultat, puisqu’elle n’a pas surpassé la cinquième place de Romain Grosjean l’an dernier à Bahreïn, mais c’est la première fois que les deux monoplaces terminaient ensemble dans les points.
"Je pense que beaucoup de choses viennent avec le temps. On mûrit" analyse Günther Steiner. "C’est normal lorsque tout le monde travaille dur, et c’est ce que fait l’équipe. C’est difficile de mettre deux voitures dans le top 10 en F1, nous le savons tous. L’équipe et les pilotes ont fait un travail fantastique à Monte Carlo".
"On se surestimerait en disant que nous pouvons toujours mettre les deux voitures dans les points, mais c’est notre objectif. Si on a le niveau pour le faire et qu’on s’en approche régulièrement, on finira par y arriver, c’est ma philosophie. Nous sommes bien plus réguliers que la saison dernière et c’est qui nous fait espérer des résultats encore meilleurs dans le futur".
Toutefois, l’équipe américaine n’a pas célébré longtemps et s’est déjà tournée vers la suite, à savoir le Grand Prix du Canada qui se disputera dimanche à Montréal.
"La joie est de courte durée car on doit toujours penser à ce qui vient après et on veut toujours faire mieux. Nous avons fini aux huitième et dixième place à Monte Carlo et nous voulons faire mieux par la suite, donc il faut y penser rapidement. On prend un peu de temps pour en profiter mais il ne faut pas que ça prenne trop de place dans notre esprit. En revanche, on est en confiance en vue du prochain événement".
Bien qu’elle ait marqué moins de points que l’an dernier à la même époque, notamment à cause des performances très serrées en milieu de peloton, Haas est toutefois à égalité avec Renault au nombre de points. Un niveau de performance qui ne serait pas possible, selon Steiner, sans des partenaires très solides que sont Ferrari et Dallara.
"Nous n’en serions pas où nous sommes actuellement et nous sommes heureux de le dire" poursuit-il. "Contre des équipes qui ont deux ou trois fois notre budget et quatre ou cinq fois notre nombre d’employés, c’est difficile de les battre. Mais encore une fois, si l’on travaille dur et que l’on utilise nos ressources intelligemment, on peut le faire".
"Personne ne pensait il y a deux ans, avant de commencer, que nous mettrions nos deux voitures dans les points à Monaco. Je ne pense pas que beaucoup de monde l’aurait cru. C’est faisable, mais ça demande beaucoup de travail et ça dépend des personnes qui travaillent dans l’équipe".
L’équipe Haas a vécu des hauts et des bas et a toujours cherché à être plus régulière afin d’être une candidate régulière aux points. L’objectif désormais va être de signer un résultat similaire sur un circuit aux caractéristiques différentes, comme Montréal.
"Ce serait génial pour la confiance, mais nous sommes déjà confiants après avoir fini quatre fois dans les points en six courses. En Australie, nous étions en septième place avant la rupture du turbo, donc la seule course où nous ne visions pas les points était la Russie. Nous sommes bien plus constants que l’an dernier".
"On ne peut pas toujours y arriver, même une équipe plus importante comme Force India, qui est quatrième au championnat, n’a pas marqué de points à Monaco avec aucune de ses voitures parce que le peloton est très groupé".
Les équipes rencontrent d’autant plus de difficultés que six pilotes s’assurent les six premières places avec l’avance de Ferrari, Mercedes et Red Bull. Ce qui laisse quatre places dans les points pour quatorze monoplaces.
"Il y a très peu d’écart entre être un héros et être un zéro. Si vous n’êtes pas dans les points, cela semble très mauvais, mais la plupart du temps il y a six places de réservées. On voit la différence entre Toro Rosso et nous. Ils sont cinquièmes avec 29 points et nous sommes septièmes avec 14 points".
"Ils ont le double de points mais ce n’est pas insurmontable. Deux bons résultats et nous serons remontés. Cela montre à quel point il y a de la compétition au milieu du peloton et pour nous, avoir marqué des points quatre fois en six courses permet de prendre la mesure de notre niveau" conclut Steiner.