Après les essais hivernaux et les qualifications de Melbourne, Haas semblait en position de force pour accrocher la 4e place au classement des constructeurs. Pourtant à deux courses de la fin de saison, l’écurie américaine n’est « que » cinquième, à 30 unités de Renault.
Cette 5e place serait-elle pour autant une déception pour Haas, qui n’en est qu’à sa troisième saison en F1 ?
« Nous nous serions attendus à occuper la 4e place du classement des constructeurs aujourd’hui, mais ce n’est pas le cas » reconnaît, honnête, Günther Steiner. « Nous pouvons toujours y parvenir. Ce n’est pas si facile, mais si nous sommes dans un bon jour, nous pourrons y arriver. »
« Autrement, bien sûr, si vous m’aviez demandé l’an dernier, de signer pour une 5e place en 2018, j’aurais répondu ‘oui, topons-là !’. Mais après, quand vous êtes plongé dans une saison, vous n’êtes jamais heureux. Si vous êtes compétitifs, vous n’êtes jamais satisfaits de vos résultats, vous en voulez toujours plus. Ce n’est pas de la cupidité, c’est juste une volonté d’être compétitif. Notre année est bonne. Pas assez bonne bien sûr, mais au bout du compte… non, nous sommes contents » poursuit Günther Steiner, qui hésite visiblement au moment de faire part de son ressenti.
« Il y avait de la confiance après les essais hivernaux, mais je suis toujours prudemment optimiste, parce que les autres équipes sont aussi très bonnes. Oui, ça semblait bon après les essais, mais ce n’était pas des vrais Grands Prix… Nous étions prudents, nous le sommes toujours. J’espère que nous pourrons conserver cet état de forme l’an prochain, c’est notre prochain objectif. »
Haas a tout de même nettement progressé par rapport à l’an dernier : qu’est-ce qui l’explique vraiment selon Günther Steiner ? Y a-t-il un élément qui a fait la différence en particulier ?
« Nous sommes un bon groupe de personnes. Nous avons appris ces deux dernières années, et nous avons toujours beaucoup de points faibles. Cela me rend encore plus confiant pour le futur parce que je sais que nous ne sommes pas parfaits, loin de là. Nous avons de bonnes personnes à bord, qui ont juste besoin de temps, et c’est difficile à faire. La seule chose que vous ne pouvez pas acheter, c’est le temps, or c’est ce dont nous avons besoin. Il nous faut juste du temps pour mûrir. C’est ce que nous faisons, et j’espère que nous le ferons assez vite pour toujours progresser. »
Le point fort de la saison de Haas est sans doute ce déclic intervenu au Red Bull Ring : avec une 4e et une 5e places, l’écurie américaine avait marqué 22 points d’un coup.
« Nous sommes fiers de ce que nous avons réussi au Red Bull Ring. Finir 4e et 5e dans votre troisième année en F1, c’est une réussite assez remarquable. Mais en général, toute la saison fut faite de hauts et de bas. Vous ne pouvez pas dire que telle course fut la plus excitante, ou la pire de la saison. Non, pour moi, le point remarquable, c’est ce que l’équipe a réussi tout au long de la saison. »
Pour ne pas stagner l’an prochain, Haas a besoin de partenaires : c’est ainsi que Rich Energy est devenu le nouveau sponsor titre de l’écurie.
« Avec le travail réalisé en piste, nous devenons plus attractifs et avons gagné en crédibilité » se réjouit Günther Steiner. « Rappelez-vous : Gene Haas a réalisé tout ce qu’il avait dit qu’il ferait. Combien y avait-il de sceptiques au début ? ‘Non, ils n’y arriveront jamais, ce sera un autre projet voué à l’échec, ça ne marchera jamais comme vous l’entendez’… Je peux toujours entendre ces critiques. Je respecte les opinions de tout le monde, mais nous avons prouvé que ces gens avaient torts. Nous avons prouvé que nous faisons ce que nous promettons – principalement Gene. »
Romain Grosjean a eu des commentaires similaires récemment : presqu’étonné, il a constaté que les promesses de Haas et de Günther Steiner s’étaient toutes réalisées…
« Oui, c’est ainsi que je travaille et je suis comme ça aussi dans la vie » répond le manager de l’équipe américaine. « Si vous y parvenez, vous obtenez du respect. Si vous promettez quelque chose, mais que vous dites, ‘Non, je ne le ferai pas ainsi, mais d’une manière différente’, ce n’est pas bon. Nous disons toujours ‘Voici ce que nous allons faire, où nous allons aller, et tout cela arrivera’. Et nous y parvenons toujours. J’en suis vraiment heureux. »