Lewis Hamilton a l’occasion de remporter son 3e titre de champion du monde dès ce week-end à Austin, mais il lui faudra attendre davantage avant qu’il ne soit hissé au rang de grand pilote, si l’on en croit Jackie Stewart, premier et encore unique triple champion de F1 Britannique en 1973.
« Lewis est un pilote de premier ordre. Mais à mon avis, on ne peut pas utiliser le mot ‘grand’ tant qu’ils sont toujours en activité. Ça prend des années pour accéder à ce statut. Je ne pense pas qu’on ait qualifié quiconque de grand avant de longues années de retraite. Dans le cas de Jim Clark, il était grand, mais malheureusement après sa mort en 1968. C’était le meilleur pilote de son époque. »
Stewart avait en son temps remporté 27 courses, quand le calendrier de la saison était moins fourni et que les accidents mortels étaient bien plus nombreux. Mais Hamilton est d’une toute autre époque que Stewart et ne jure que par Senna et ses trois titres. Rattraper son compatriote n’a donc pas d’écho particulier pour le pilote Mercedes.
« Je comprends tout à fait, reprend Stewart. Après ma retraite, mon héros était Prost, alors quand il m’a battu au nombre de titres, j’y étais et ça m’a mis un grand coup. Je pense que c’est super que Lewis m’égale. C’est bon pour la Grande Bretagne, et je n’ai aucun regret. Je suis plus que ravi ou fier de partager ce nombre de titres avec un pilote Britannique. »
Et si ce troisième sacre est à portée de main pour Hamilton, c’est en partie grâce à sa Mercedes, qui écrase la concurrence depuis 2 ans.
« C’est une équipe remarquable. Lewis a fait un choix qui s’est révélé bon. Leur domination est telle qu’on ne peut la comparer qu’aux années 20 et 30 quand Mercedes Benz et Auto Union couraient ou encore aux années 50 quand Mercedes Benz est revenue avec Fangio et Stirling Moss. Michael Schumacher aussi, avec tous ses championnats remportés pour Ferrari grâce à la domination de leurs voitures. C’était difficile de juger la grandeur des pilotes, mais nous savions que Michael était vraiment bon. »