Montée en puissance au fil de la saison pour finir deuxième en performances pures derrière Mercedes en 2014, Williams a semblé marquer le pas en début d’année 2015. En effet, Ferrari s’est adjugé le rôle de principal rival pour les flèches d’argent, devançant l’équipe de Grove lors de chacune des courses disputées jusqu’à présent. Pat Symonds, le directeur technique de Williams, s’explique.
« C’est de mauvais augure, n’est-ce pas ? L’Australie et la Malaise sont des circuits atypiques, ce qui n’est pas tant le cas pour la Chine. Qu’ils nous y battent a donc été décevant. Même si nous les avons séparés en qualifications, c’était plutôt à cause d’une erreur de Kimi que grâce à nos performances. Nous sommes légèrement en retrait par rapport à eux en qualifications, mais en course c’est pire. Nous avons donc à faire pour nous hisser à leur niveau. »
Mais est-ce à cause d’une voiture moins bonne cette année, ou bien les autres équipes ont-elles tout simplement davantage progressé ?
« Ce n’est certainement pas un problème de notre côté. Nous sommes heureux de nos propres avancées, que nous avons pu constater et même mesurer. Les commentaires des pilotes vont aussi dans ce sens. Mais nos progrès n’ont évidemment pas été aussi importants que ceux de Ferrari. »
« Je ne pense pas que nous ayons une faiblesse particulière par rapport à la Scuderia. Je crois qu’ils ont surtout énormément gagné au niveau du moteur comparé à nous, et que leur capacité à bien l’utiliser en course est impressionnante. Mais nous les avons pourchassés à plusieurs reprises et nos pilotes n’ont pas identifié de désavantage particulier. Ils ont noté que nous étions bien plus forts dans les virages rapides, mais c’est tout. »
Certaines personnes croient que Mercedes préfèrerait avoir Williams entre eux et Ferrari, et que la marque allemande aurait par conséquent pu aider ses clients dans le département moteur.
« Non, pas du tout. Les pièces sont évidemment homologuées, il ne peut y avoir de différences et il est impossible de changer soudainement. En termes de logiciel, tous les clients sont sensés utiliser le même. Et de façon générale, l’équipe officielle aussi. Ils se réservent le droit d’avoir un coup d’avance, mais ce n’est pas quelque chose qu’ils ont déjà fait. Donc non, nous avons tous les mêmes moteurs. »
Et Lotus, nouvellement équipée d’un propulseur Mercedes, pourra-t-elle donc venir menacer Williams ?
« Non. Ils ont certes une bonne voiture et ont bien avancé, chapeau à eux. Mais comme beaucoup d’équipes, leur budget est assez serré et je crois que leur développement va être quelque peu limité. C’est encore tôt pour en être sûr, mais en tout cas pour le moment ils ne sont pas une menace. Et je suppose donc que ce sera difficile pour eux de développer leur voiture plus que nous. Mais on ne sait jamais. »