Rémi Taffin, le responsable des opérations piste de Renault, était l’invité des Spécialistes F1 de Canal + ce soir. Le Français était évidemment sous le feu des projecteurs puisque le motoriste connait des difficultés certaines avant le début de la saison.
A la question de savoir si Red Bull a été trop ambitieuse avec sa RB10, victime de surchauffes, Taffin répond qu’il ne pense pas.
"Non je ne pense pas, ils ont fait comme d’habitude en allant chercher le maximum de performances dans tous les domaines. C’est vrai qu’à la première séance, nous avons dû revoir avec eux le refroidissement du moteur mais dans l’absolu, maintenant, il est correctement intégré et a tout ce qu’il faut pour évoluer normalement."
"Il y a une osmose avec Red Bull, cela fait trois ans que nous travaillons avec eux sur ce moteur et il n’y a donc pas eu de surprise. Tout le monde est vraiment solidaire," insiste-t-il.
Quel est le degré de confiance ou de panique actuellement chez Renault ?
"Nous ne sommes certainement pas en train de paniquer, ce serait la dernière chose à faire. Il est clair que nous avons un certain retard, nous devons être prêts pour Melbourne dans une configuration que nous connaissons maintenant. Cependant à quel niveau nous serons par rapport aux autres je ne le sais pas."
"Le début de saison sera compliqué, nous chercherons d’abord à marquer des points avant de gagner des courses, le plus rapidement possible. C’est la fable du lièvre et de la tortue. Nous avons un mois de retard environ sur le planning, nous aurions aimé débuter à Jerez comme nous avons fini à Sakhir," admet Taffin.
Est-ce que ce contexte de fiabilité précaire inquiète Renault pour la suite de la saison avec un nombre de moteurs limité à 5 par voiture par saison (avant pénalités) ?
"Nous l’avons pris en compte, c’est vrai que c’est plus délicat. Cependant ce n’est pas au début de saison que cela influera, c’est à partir de la mi-saison ou de la fin de la saison que nous commencerons à nous poser des questions."
Comment cela se passe-t-il en ce moment avec les partenaires de Renault en coulisses ?
"C’est chaud dans le sens où c’est tendu parce que nous savons que nous n’avons pas assez roulé et que nous avons perdu du temps," admet le Français. "Tout le monde essaye de faire le maximum, tout le monde est solidaire. Cela ne sert à rien de d’enfoncer l’un ou l’autre, nous sommes tous dans la même galère si on peut dire."
Combien de voitures voit-il à l’arrivée à Melbourne ?
"Je ne pense pas que nous verrons la moitié du plateau abandonner comme certains le disent. Ce ne sera plus comme aux essais privés à Melbourne. Nous sommes en retard mais nous avons un plan pour récupérer la tête d’affiche. Certains motoristes ont plus le sourire que d’autres mais pour tout le monde, le mot d’ordre reste la prudence," conclut Taffin.