Rémi Taffin, le responsable des activités piste de Renault Sport F1, a bien conscience des faiblesses actuelles du moteur hybride français et certaines limites ont été atteintes lors du dernier Grand Prix en Autriche. Comme les motoristes ne peuvent développer le moteur en cours de saison, rattraper Mercedes s’annonce difficile, pour ne pas dire impossible.
"En début d’année, nous avions quelques soucis potentiels à gérer et nous nous en sommes extirpés depuis. Maintenant, à mi-saison, nous avons à peu près ce qu’il nous faut pour bien exploiter ce moteur-là, nous essayons d’en tirer le maximum quand nous sommes en piste. Parfois, nous rencontrons certaines limites, comme l’a montré le Grand Prix d’Autriche," déclare le Français dans le podcast de Renault Sport F1.
Ces limites sont maintenant assez connues : la puissance manque cruellement.
"Il nous manque de la performance dans les lignes droites et cette performance vient de la puissance que nous pouvons sortir de notre V6 turbo. Or, il en manque un certain montant et cela se voit dans les lignes droites."
"Il est toujours difficile de comparer les performances. Cela dit, nous motorisons quand même quatre équipes, ce qui nous permet d’essayer d’établir des comparaisons, et nous nous apercevons que la marche que nous devons encore franchir pour essayer d’aller titiller la référence, qui est Mercedes en ce moment, est quand même assez importante. Et malheureusement, le règlement est tel que nous ne pouvons pas développer les grosses pièces, ce qui fait que nous aurons beaucoup de mal à franchir cette marche avant l’année prochaine."
En effet le règlement ne permet à un motoriste de toucher qu’à des pièces jugées non fiables.
"Nous avons pu solutionner nos problèmes de fiabilité puisque nous en avions et nous continuons encore à le faire. Mais pour ce qui est des changements radicaux à faire dans le développement de notre propulseur, à supposer qu’ils existent, cela devra attendre l’hiver prochain quand la règlementation nous donnera les moyens de le faire."
Renault peut progresser sur deux points : optimiser les logiciels de son côté et la qualité de l’essence, avec Total.
"Nous avons beaucoup travaillé sur les logiciels, sur la façon dont nous utilisons le propulseur, comment nous pouvons le régler au plus fin suivant les circuits et les conditions. Nous travaillons aussi sur les carburants et les lubrifiants qui sont, eux, libres. Je pense que nous devons être à notre quatrième carburant cette année et nous n’allons pas nous arrêter là."