Le président de la FIA, Jean Todt, a assisté cet hiver à un événement important : la vente de la Formule 1 à Liberty Media. Le groupe américain entend donner un coup de fouet à la discipline phare de la Fédération, notamment grâce aux réseaux sociaux ,et a nommé pour ce faire un triumvirat composé de Ross Brawn, Chase Carey et Sean Bratches.
Comme une grande majorité des acteurs de la discipline, Jean Todt accueille favorablement ce rachat. Le Français fait pour le moment pleinement confiance au groupe américain pour mener ces projets à bien.
« Je pense que le choix des nouveaux propriétaires est le bon. Liberty Media est professionnel, bien structuré, et ils sont leaders dans les nouvelles technologies et les nouvelles techniques de communications. »
« Ils ont décidé d’une nouvelle équipe de management, et tout s’est fait en respectant les accords existants. Beaucoup de choses seront négociées avec mon successeur et c’est pourquoi j’essaie de faire de mon mieux pour laisser un bon héritage. Je dois faire de mon mieux et parfois, je dois protéger le sport, essayer de l’améliorer, et voici pourquoi l’accord commercial a été signé sur le long terme. Donc les choses ont changé. Maintenant, place à la prochaine étape. Le nouveau propriétaire de la F1 doit décider de créer une équipe qui soit, en un sens, une forme d’organisation plus formelle. »
Le rachat de la F1 s’est accompagné du départ de Bernie Ecclestone, qui gérait les droits commerciaux depuis 40 ans.
« J’espère que Bernie pourra profiter de sa vie, et je pense qu’il devrait être heureux de voir que son bébé soit entre de bonnes mains – parce que je pense que vous pouvez dire que c’est le bébé qu’il a développé, même s’il est né avant lui. »
Peu à peu, le grand renouvellement des générations s’opère dans la discipline reine. Luca di Montezemolo, Ron Dennis, Max Mosley ont quitté les paddocks… mais pas encore Jean Todt. Le Français se sent-il comme le dernier des Mohicans ?
« Vous avez toujours des personnes ici : vous avez Niki Lauda, vous avez Jackie Stewart. Je suis fier d’avoir été ces 50 dernières années dans le sport automobile, dans différentes catégories, avec quelques bonnes réussites durant ma carrière. Je dirais que la période la plus difficile à évaluer est la plus récente, parce que quand vous êtes un compétiteur, vous êtes premier, 10e, ou vous abandonnez, et vos performances sont bonnes ou mauvaises. »
« A la FIA, il est très difficile d’évaluer le travail que vous faites. C’est bien moins rationnel, mais cela arrive dans bien des domaines. C’est probablement la bonne chose à propos de la course automobile, parce que vous voyez les résultats. Ici, vous avez des batailles, des compétitions, mais vous êtes jugés d’une différente manière. »
« Il faut rester humble. Je pense que Bernie Ecclestone et Luca di Montezemolo étaient essentiels pour moi et j’étais essentiel pour eux. Surtout pour di Montezemolo. Je pense qu’il a probablement pris un risque en m’engageant [chez Ferrari], mais je pense vraiment qu’il a été payé en retour. La vie doit être un bon équilibre. »
« Et c’est la même chose pour Bernie. Il avait besoin de Ferrari, c’est le nom le plus important en course automobile, donc il faut que Ferrari soit forte pour susciter de l’intérêt. Et Bernie était assez sympathique pour croire en moi, et je pense que j’ai prouvé que je ne l’avais pas déçu. »