Sur fond d’audiences en déclin, de domination sans partage ou presque de Mercedes et d’équipes qui luttent pour leur survie en Formule 1, la voix de Jean Todt s’élève. Le Français, aujourd’hui président de la FIA, a toujours été plus discret que son prédécesseur Max Mosley et ne semble pas particulièrement inquiet pour l’avenir de la F1.
« Ma tâche consiste à appréhender la situation de façon plus globale. La Formule 1 est le summum des sports mécaniques, bien qu’on puisse évidemment toujours faire mieux. Malheureusement, les gens qui travaillent en F1 n’ont pas toujours un message positif à faire passer, et les coûts en championnat sont trop élevés. »
Et lesdits coûts, pas facile de les gérer.
« Il est difficile de négocier. Le problème le plus flagrant, c’est la distribution des revenus aux équipes, mais la FIA n’intervient pas. Au début, tout le monde a adopté le système proposé, et maintenant ça coince pour certains. »
« Je soutiens les nouvelles règlementations pour les moteurs, mais en même temps je crois qu’ils sont trop chers. Il est primordial que les constructeurs le comprennent et proposent un prix plus abordable. Il y a tout un panel de problèmes sur lesquels nous travaillons, et j’espère que nous trouverons des solutions viables. »
Todt réfute en revanche l’idée que les Formules 1 soient devenues trop complexes et faciles à piloter.
« En fait, je pense que ce n’est pas chose aisée. Nous avons toujours dit qu’il était nécessaire de mettre l’accent sur le lien entre les voitures de course et les voitures de ville : on ne peut pas revenir aux boîtes de vitesses manuelles quand tout le monde utilise des ordinateurs embarqués ! La F1 est un laboratoire de développement pour les nouvelles technologies. »
« Je crois que, globalement, la Formule 1 est en bonne forme. Peut-être que nous ne le mettons pas assez en avant. »
Todt concède néanmoins que la disparition progressive de la F1 des chaines gratuites est un facteur de baisse des audiences, et qu’il y a « des problèmes de ce type qu’il faut absolument résoudre. »
Et la domination de Mercedes ne fait pas pencher le Français pour un changement de règles : « à Roland Garros, Rafael Nadal a remporté 9 des 10 dernières éditions. Est-ce qu’il faut changer les règles pour autant ? Non. Il est simplement nécessaire d’essayer de faire mieux que lui. C’est la même chose en Formule 1, » conclut Todt.