Liberty Media fait depuis plusieurs semaines de nombreuses propositions pour réformer la F1, jusqu’à s’aventurer sur le terrain réglementaire. Ross Brawn, le manager des sports mécaniques, a même assuré qu’il se battrait pour des changements si le spectacle ne lui convient pas. Or, c’est bel et bien la FIA qui demeure l’instance réglementaire de la discipline. Le Président de la Fédération, Jean Todt, l’a aimablement rappelé aux investisseurs américains.
« Je suis heureux que les gens de Liberty pensent au futur. Je suis d’accord pour écouter leurs opinions sur le règlement, simplement parce que je respecte n’importe quelle contribution. Mais la responsabilité finale incombera toujours à la FIA. Nous créons et contrôlons les règles. »
Cependant Ross Brawn ne pointe-t-il pas du doigt un futur problème en F1 ? Avec un seul arrêt par course (en raison de l’endurance accrue des pneus), de grands écarts entre les écuries de pointe et les écuries privées, et des dépassements rendus plus difficiles par le nouveau règlement, le spectacle pourrait souffrir chaque dimanche… Jean Todt partage l’inquiétude générale.
« Les voitures sont plus spectaculaires et plus rapides, mais je m’inquiète un peu de la compétition et des écarts entre les équipes. Aussi sympathique que soit le fait que Mercedes ait trouvé un opposant avec Ferrari, l’écart de 2 secondes entre l’avant et le peloton est trop élevé. Il nous faudrait un top 10 qui se tient en 7 ou 8 dixièmes de seconde. »
« Une autre chose qui m’a surpris, c’est qu’on nous avait promis une amélioration de temps jusqu’à 5 secondes, mais la pole était seulement 1,7 seconde plus rapide que le temps de l’an dernier. Peut-être que c’est seulement dû au circuit. »
En dépit de ces quelques alarmes, le président de la FIA n’oublie pas de remettre les choses en perspective : la F1 reste un sport en très bonne santé.
« Nous ne parlons pas d’un sport qui serait en train de mourir. Le promoteur à Melbourne a vendu 300 000 billets, alors que l’an dernier, il n’en avait vendu que 220 000. Le centre des médias est aussi plein, donc il n’y a pas de crise ici. Pourquoi ne voyons-nous toujours seulement que les aspects négatifs ? Laissons se passer quelques courses, et ensuite, nous pourrons avoir un jugement. »