C’est le 4 décembre 2007 que l’équipe Williams offrait son premier test en F1 à Nico Hulkenberg et à l’issue de ce test, il se voyait offrir un contrat de pilote d’essai.
Ce jour-là, c’était Tom McCullough qui était son ingénieur et ce dernier est aujourd’hui chez Sauber en tant que directeur de l’ingénierie de piste. Hulkenberg est donc un pilote qu’il connaît très bien.
Comment Nico Hulkenberg a progressé depuis ses premiers pas en F1 en 2007 ? “J’ai travaillé avec lui chez Williams pour faire des essais alors qu’il roulait encore en F3 et GP2 et ensuite lorsqu’il est devenu pilote titulaire. Je le connais donc depuis ses débuts en F1 et je dois dire qu’il a toujours été très rapide.”
“C’était intéressant de travailler avec lui lors de sa première année lorsque Rubens Barrichello était son équipier. Nico n’a jamais eu de problème avec sa pointe de vitesse, mais il a beaucoup appris de Rubens Barrichello sur la façon d’aborder un week-end de Grand Prix, sur la meilleure façon de tirer le meilleur de sa voiture ou sur ses performances en qualification. Lorsqu’il est parti chez Force India, j’ai continué à l’observer de l’extérieur avant de travailler à nouveau avec lui. J’ai vu qu’il était toujours aussi rapide, mais aussi qu’il avait amélioré son approche de la course. Il sait que cela ne sert à rien d’être le plus rapide en essais libres ou même en Q1,” explique Tom McCullough.
Il a quand même des défauts ce pilote ? “Son principal défaut est qu’il en demande peut-être un peu trop à ses pneus. C’est quelque chose sur lequel il doit travailler, surtout avec les pneus Pirelli d’aujourd’hui. C’est son pilotage naturel, mais il sait quand il doit pousser et quand il ne doit pas le faire.”
Pour quelle raison Nico Hulkenberg n’est-il pas déjà chez Red Bull, Ferrari ou McLaren ? “C’est surprenant, je suis d’accord. Il a tout ce qu’il faut et le talent nécessaire, son parcours avant d’arriver en F1 le démontre. Sa première saison en F1 avait d’ailleurs été bonne. Cela m’a surpris qu’il ait dû quitter la F1 pendant une saison,” poursuit l’ingénieur britannique.
Dans quels domaines doit-il encore progresser ? “Un pilote peut toujours s’améliorer, mêle Sebastian Vettel ou Fernando Alonso. En course, Nico a tendance à trop demander à ses pneus arrière, mais il le sait et il travaille pour corriger cela. On l’aide aussi depuis le muret des stands. Ce qui est le plus important pour lui, c’est donc la gestion de ses pneumatiques. Au stade où il est de sa carrière, si vous le mettez par exemple chez Ferrari avec Alonso, on verrait probablement une plus grande différence qu’ici avec son équipier. Pour savoir où il en est, je dirais qu’il devrait avoir un multiple champion du monde comme référence.”
Pourrait-il signer des poles et gagner des courses avec une voiture compétitive ? “Je crois qu’il l’a déjà démontré durant sa carrière. J’ai confiance en lui et je ne le crois pas capable de gâcher une occasion ou de faire quelque chose de stupide,” ajoute Tom McCullough.