Daniil Kvyat ne fait plus officiellement partie de la filière Red Bull et ne conduira donc pas pour Toro Rosso l’an prochain. Le Russe, promu dans l’écurie-mère, a été ensuite rétrogradé chez Toro Rosso… avant de connaître la disgrâce suprême.
Carlos Sainz a pourtant suivi un destin contraire : l’Espagnol a pris le dessus sur le Russe cette saison et se retrouve désormais dans une écurie d’usine, Renault. Ne se sent-il pas désolé pour son ancien coéquipier ?
« Bien sûr. Nous avons grandi ensemble, en karting, et nous sommes finalement arrivés en F1. Maintenant j’espère qu’il pourra avoir un futur en F1 même sans Red Bull. »
Carlos Sainz reconnaît que le système de jeunes pilotes de Red Bull peut reprendre d’une main ce qu’il a donné de l’autre, de manière plus ou moins brutale…
« Sans aucun doute, c’est l’école la plus rude. C’est une école qui peut vous ouvrir toutes les portes, mais tout peut être terminé aussi rapidement. Oui, c’est dur, mais si vous voulez gagner en F1, il le faut. Sans cette pression qui vous pousse à constamment montrer votre meilleure performance, j’aurais pu ne pas gagner le titre en Formule Renault 3.5. [devant Pierre Gasly], et c’est pourquoi j’ai été promu en F1. La pression est énorme mais c’est ce qui vous pousse à livrer votre meilleure performance. Il ne s’agit au fond que de résultats : c’est ce pour quoi la F1 existe, non ? »
De tels propos, entre compassion et réalisme, se retrouvent encore chez Franz Tost, le directeur de Toro Rosso. Cette sympathie ambiante n’exclut donc pas un constat sévère sur les performances erratiques de Kvyat.
« Je considère toujours Daniil comme un pilote très talentueux. Mais cette saison ne s’est simplement pas déroulée comme elle aurait dû. Il y a eu trop de défaillances techniques qui n’étaient pas de son ressort, mais il a aussi commis quelques erreurs. »
« Nous avions perdu notre confiance en Daniil. Et Daniil a perdu confiance en l’équipe. Ce n’est pas une bonne base pour une coopération future. Donc nous lui avons donné l’opportunité de ne plus attendre, afin qu’il puisse trouver une autre équipe. J’espère qu’il le fera parce qu’il peut bien performer dans le futur. Il est toujours très talentueux et rapide. »
L’an prochain, Toro Rosso se prépare donc à aligner un duo Brendon Hartley – Pierre Gasly, après avoir commencé l’année avec Carlos Sainz et Daniil Kvyat. Et Franz Tost ne considère pas y perdre forcément beaucoup au change.
« J’ai hâte. L’an prochain nous aurons deux pilotes avec de l’expérience. N’oubliez pas que Brendon Hartley a gagné Le Mans et le championnat LMP1, et qu’il est toujours le pilote Porsche le plus rapide. »
Il fallait pourtant que Toro Rosso règle un problème contractuel : Brendon Hartley était censé courir en IndyCar en 2018 avec Chip Ganassi Racing… Mais entre l’IndyCar et la F1, le Néo-Zélandais n’a pas longtemps hésité. Ed Jones devrait remplacer Brendon Hartley chez Chip Ganassi et ainsi devenir le nouveau coéquipier de Scott Dixon.
Ces détails écartés, Franz Tost ne rêve plus que d’une chose : offrir à Brendon Hartley... des victoires avec une Toro Rosso – Honda l’an prochain !
« Ces négociations avec Ganassi (pour le libérer de son contrat) furent longues » confie Tost. « Mais je peux vous dire que si nous lui donnons une voiture compétitive, alors il sera parmi nous, et il se battra aussi pour avoir du succès en F1. J’espère que l’an prochain nous pourrons lui offrir un package compétitif pour qu’il se batte aussi pour des victoires et de bonnes places. »
« Et Gasly a gagné le GP2 l’an dernier, et il a presque remporté la Super Formula cette année au Japon. Nous avons deux pilotes fantastiques et je suis excité par la perspective de disputer la saison prochaine. »