Toro Rosso a régressé cette saison au classement des constructeurs, en n’obtenant que la 9e place finale, entre Sauber et Williams. L’écurie italienne a souffert de la fiabilité toujours erratique de l’unité de puissance Honda, et a même servi de laboratoire pour Red Bull en cours d’année, ce qui a coûté de nombreuses pénalités moteurs à Pierre Gasly et Brendon Hartley.
Au moment de faire le bilan de la saison écoulée, Franz Tost admet que la signature de Honda a fragilisé les résultats de Toro Rosso… Mais tel était le prix à payer pour une saison de transition.
« Nous savions, avant le début de la saison, que ce ne serait pas facile. Il était clair que ce serait une saison de développement pour nous et Honda. »
« Nous avions deux pilotes inexpérimentés et nous n’avons pas développé la voiture comme je m’y attendais. Malheureusement, nous étions en retard sur la concurrence et c’est pourquoi, au bout du compte, nous ne pouvions pas rivaliser avec nos concurrents directs. »
Toro Rosso, l’écurie B de Red Bull, a tout de même rempli la plus grande partie de son contrat cette année en formant au mieux Pierre Gasly. Le Français a été retenu par l’écurie-mère pour remplacer Daniel Ricciardo, en partance pour Renault.
« Pierre a fait du très bon boulot » se félicite Tost. « Il a constamment progressé. Nous verrons s’il confirme son potentiel. Il a une très bonne base et il sait ce qui est attendu de lui. Il mérite définitivement son volant et je suis sûr qu’il fera du bon boulot aussi chez Red Bull. »
Brendon Hartley a en revanche quitté l’écurie en mauvais termes. Le Néo-Zélandais a le sentiment d’avoir été traité injustement par Toro Rosso.
« Il n’y a pas grand-chose à dire » rétorque Tost. « Il ne faut pas oublier qu’il arrivait du LMP1. C’est une catégorie très différente. La F1 moderne, c’est un immense défi. Brendon a constamment progressé durant la saison. Il aurait été sympathique de le voir un peu plus dans les points. »
L’an prochain, Toro Rosso et Red Bull auront de nouveau la même unité de puissance – Honda. L’écurie autrichienne aura plus encore la tentation de faire tester de nouvelles pièces, potentiellement peu fiables, à Toro Rosso… Franz Tost craint-il de servir de laboratoire en 2019 aussi ?
« Ce ne serait pas un problème du tout, parce que c’est ainsi que nous pourrions améliorer notre propre performance, et si dans le même temps, cela aide aussi Red Bull, alors, nous remplirons ce rôle. »
En contrepartie, Toro Rosso va pleinement exploiter les synergies offertes sur le plan du châssis. En partageant un même moteur, l’écurie de Faenza va pouvoir aussi importer directement des pièces de la Red Bull et ainsi gagner en performance aérodynamique à moindres frais.
« C’était à attendre, mais nous aurons le soutien complet de Red Bull Technology » confirme Franz Tost. « Nous exploiterons pleinement les synergies dans le cadre du règlement. La coopération est déjà pleinement lancée. Je m’attends à une bonne amélioration en performance. »