Les pilotes de Formule 1 ont tous décidé de rejoindre officiellement le GPDA. Alexander Wurz, son président, explique que tous les pilotes de la discipline ont adhéré à l’association qui les défend et les représente auprès de la fédération.
"C’est sûrement la première fois de l’histoire" explique l’Autrichien, précisant au passage la raison pour laquelle les pilotes se sont décidés à tous rejoindre l’association.
"La F1 entre dans une nouvelle période d’évolution et de changements et possiblement de tourmente. Les pilotes reconnaissent qu’ils doivent être unis et représentés face à ce défi".
Certains pilotes, dont Lewis Hamilton et Kimi Räikkönen, ne faisaient pas officiellement partie de la Grand Prix Driver Association et Wurz poursuit en expliquant que les pilotes veulent "éviter que les affaires politiques ou les luttes de pouvoir ne viennent entacher les performances en piste. Les pilotes estiment que leur unité est fondamentale pour le succès de ce sport".
Ces derniers mois, une lutte politique se dessine entre Liberty Media, nouveau propriétaire de la F1, la FIA et les équipes, notamment autour du règlement moteur qui sera appliqué à partir de 2021.
Les nouvelles voitures ont été un premier pas vers une F1 plus spectaculaire et il ne faudrait pas que les luttes et les compromis autour des blocs propulseurs ne viennent faire à la discipline un pas en arrière.
"Nous sommes particulièrement fiers des nouvelles voitures, de leurs vitesses de passage en virages qui font un bel effet. Les pilotes les aiment et nous avons vu une augmentation immédiate des spectateurs et téléspectateurs. Le GPDA a appuyé cette direction pendant trois ans car des pilotes heureux sont très vendeurs".
Ces derniers se posent toujours des questions fondamentales, non résolues par le nouveau règlement, à commencer par des points purement sportifs, comme les limites de la piste qui ont posé quelques problèmes, ou encore le surnombre de pénalités.
Les difficultés à dépasser sont également une inquiétude pour eux, tout comme la réalisation des Grands Prix qui ne met pas en valeur la vitesse des monoplaces, ou encore l’augmentation des chaînes payantes pour regarder la discipline, ce qui pousse à avoir moins de téléspectateurs.
"Nous sommes heureux que Liberty et leur département de recherche technique aient suivi les suggestions du GPDA il y a plus d’un an, alors que vous voulions des traînées aérodynamiques moins sensibles et des ensembles capables de se suivre de près, car c’est ce que les pilotes ont en tête".
"Nous n’avons pas besoin d’un siège à table, car les pilotes sont dans le baquet, quoiqu’il en soit. De toute manière, je serais surpris que les personnes responsables des décisions veuillent inviter les pilotes à les conseiller".
"Le GPDA ne demande qu’à laisser l’aspect sportif au centre de l’attention et tous les changements effectués devraient l’être dans l’intérêt du sport et non dans un quelconque intérêt individuel. C’est ce qui unit nos pilotes, cette volonté pugnace de garder la F1 en tant que sommet du sport auto".
Les pilotes ont souvent insisté pour des changements sportifs, comme la modification de la philosophie des Pirelli, ou encore la protection de leur tête. Aujourd’hui, Pirelli a accédé à leur demande et le halo va faire son apparition.
"Il y a toutefois un risque de diminuer les grandes valeurs de la F1, à savoir un sport, une course auto où le meilleur pilote gagne et se bat au volant des voitures les plus rapides, sur les meilleurs circuits. Il y a beaucoup de facteurs qui contribuent à diluer des valeurs et chaque jour, la liste des menaces s’agrandit".
"Les précédentes luttes politiques ont déjà grandement blessé notre sport et il faut être très prudent quant aux changements qu’on lui apporte et aux règles que l’on met en place. Son modèle économique lui fait également du mal et aurait lui aussi besoin d’ajustements".
"On ne peut pas rester naïfs au sujet de la situation dans laquelle se trouve la F1, avec ses règles compliquées et ses accords entre différents acteurs majeurs. Les décisions et les luttes politiques et financières ont fait assez de mal à notre sport durant la dernière décennie, mais le GPDA a toujours dit que l’action en piste devait être plus intense et plus authentique".