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Un Grand Prix de F1 vu de l’intérieur (1ère partie)

Les communications radio entre pilotes et ingénieurs

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Alors que nous n’avons que les images pour nous donner une représentation plus ou moins fidèle de ce que nous voyons, et parfois l’une ou l’autre phrase entendue à la radio, on peut se rendre compte en lisant les transcriptions des communications entre pilotes et ingénieurs que les courses ne sont pas seulement faites de pilotage.

Il y a bien évidemment la stratégie et les réglages, modifiables en temps réel, tout comme il y a des dialogues surprenants, ou l’ingénieur prend parfois le rôle de psychologue pour aider son pilote à rester calme ou concentré. La majeure partie est évidemment technique, mais ces conversations sont adaptées également au déroulement de la course.

Le dernier Grand Prix, en Belgique, n’a pas dérogé à la règle et a amené son lot de phrases ou de questions et réponses amusantes voire insolites. Ce 25 août 2013, vers 13h30, les pilotes se préparent…

Partie 1 - L’avant course, le départ et les premiers tours

De la sortie des stands pour rejoindre la grille de départ jusqu’au début du tour de formation, les pilotes et leurs ingénieurs parlent de stratégie, de technique, et il arrive parfois que le pilote doive faire les derniers essais en vue de la course à ce moment-là.

Beaucoup de jargon technique, les équipes ayant un grand nombre de procédures, mais aussi des ordres ou conseils clairs. C’est ainsi que Simon Rennie, ingénieur de piste de Mark Webber, a informé ce dernier au moment de sa mise en grille que tous les pilotes du top 10 étaient en pneus médiums.

Le temps passe, les pilotes se concentrent, montent dans leur voiture, se sanglent, puis les mécaniciens s’écartent alors que les feux rouges s’éteignent à intervalle régulier et que chacun s’apprête à partir pour le tour de chauffe. Le tour de chauffe ? En réalité, le tour de formation, où les problématiques abordées sont bien plus nombreuses que la simple température des pneumatiques.

Du côté de Lewis Hamilton par exemple, c’est une véritable discussion de dernière minute entre lui, son ingénieur de course Peter ‘Bono’ Bonnington, et son ingénieur en chef Jock Clear, pour ajuster les derniers réglages sur la W04 du Britannique.

Pendant ce temps, l’ingénieur de course de Paul di Resta lui envoie des consignes en vue du départ imminent : « Continue d’écraser les freins », assortie d’une consigne d’essai du KERS. Toujours à l’approche du départ, alors que les monoplaces finissent leur tour de formation à vitesse réduite, Valtteri Bottas prend connaissance des composés de pneumatiques utilisés par ses adversaires, qui lui sont également dictés par son ingénieur de piste.

Il est 14h03 à Spa-Francorchamps, les communications s’arrêtent quelques secondes, le temps de l’arrêt des 22 monoplaces sur la grille, et de l’allumage des feux qui donneront le coup d’envoi de la course dans un instant.

Le départ se passe sans encombre, les voitures ayant parfaitement pris leur envol, c’est dès le premier tour que les pilotes reçoivent les premières modifications à effectuer sur leur réglage, comme on stabiliserait un avion à une vitesse de croisière. Des consignes étranges telles que « coupe le bouton rouge quand tu peux » ou encore « annule le bouton rouge », en référence aux réglages spécifiques appliqués au départ.

Felipe Massa, pris au milieu du peloton à l’épingle de la Source, s’inquiète pour sa voiture : « Vérifie l’aileron avant » intime-t-il à son ingénieur, Rob Smedley. Ce dernier répond qu’il regardera lors du premier passage du Brésilien devant les stands et lui rend son verdict quelques secondes plus tard : « L’aileron avant va bien, il semblait impeccable quand tu es passé devant ».

Lors du deuxième tour, c’est Nico Rosberg qui reçoit une consigne très claire : « Le DRS sera actif dans un tour, tu as huit dixièmes d’avance sur Button. Creuse encore l’écart de trois dixièmes ». Une pression immédiate pour le pilote qui a tout intérêt à être hors de portée de son concurrent au moment de la détection du DRS.

En tête de course, Vettel s’est lui mis largement à l’abri du DRS de son poursuivant et reçoit à l’inverse une consigne de prudence : « Sebastian, tu as 2.8 secondes d’avance sur Hamilton. Trois maintenant. Tu dois conserver tes pneus, on n’a pas besoin de plus que ça ».

La course a déjà pris son rythme et quelques pilotes ressentent les premières difficultés de gestion de leurs pneumatiques, comme s’en plaint Nico Hulkenberg dès le cinquième tour. Pour Adrian Sutil, tout va bien puisqu’il remonte alors sur Felipe Massa, et se fait encourager par son ingénieur : « Massa devant a peut-être un souci de KERS, attaque-le ! »

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