Bernie Ecclestone, à la fin de son mandat à la tête de la F1, avait été en négociations avec les autorités vietnamiennes dans le cadre de l’organisation d’un éventuel Grand Prix. Un accord de dix ans, à hauteur de près de 400 millions de dollars, avait été mis sur la table. Cependant Bernie avait finalement clos le dossier, considérant que le pays asiatique n’était pas encore préparé à accueillir une épreuve de la discipline reine.
« Le Vietnam n’a aucune histoire en F1 » arguait à l’époque Bernie. « Donc je n’ai pas voulu organiser une autre course dans une région où nous avions déjà de très bons promoteurs. Et j’ai été critiqué pour avoir organisé des courses à Bakou ou à Sotchi parce que ces pays n’avaient pas beaucoup d’histoire en matière de sport auto. »
Avec 92,4 millions d’habitants, le Vietnam constitue pourtant un marché potentiel important pour la F1. Les nouveaux propriétaires de Liberty Media entendraient donc rebrousser chemin et rouvrir la porte au Vietnam.
Selon Forbes, une source spécialisée dans les affaires économiques, les promoteurs de la F1 auraient même déjà donné leur feu vert à l’organisation prochaine d’un Grand Prix au Vietnam. Il s’agirait d’un Grand Prix urbain, disputé dans les rues de la capitale, Hanoï.
Alors qu’il était en pole position pour accueillir un Grand Prix éventuel en 2010, le circuit « HappyLand », situé à 30 kilomètres d’Hô Chi Minh City, serait désormais hors-course. Il serait loin de répondre aux standards de la F1 - sans prendre en compte bien sûr son nom un peu kitsch.
Le Vietnam a fait récemment évoluer sa législation pour pouvoir accueillir un tel événement. En 2010, une législation draconienne interdisait ainsi aux nationaux de parier sur les événements sportifs – la règle a été depuis peu allégée et une première course a pu se tenir pour profiter de ce nouvel environnement juridique.
L’an dernier, Greg Maffei, directeur exécutif de Liberty Media, avait pourtant émis des doutes sur la pertinence de tenir une course à Bakou. Le responsable du groupe américain revendique néanmoins, pour défendre sa cause, une autre approche que celle de Bernie, se plaçant davantage sur le long terme.
« Bernie se demandait : combien d’argent est-ce que je pourrai tirer de cela ? Combien tout de suite ? Donc nous nous sommes retrouvés avec des courses comme à Bakou, en Azerbaïdjan, où les promoteurs nous paient grassement pour une course, mais cela ne permet pas de construire une identité de marque et un business sain sur le long terme. »
Alors que les revenus de la F1 ont baissé l’an dernier, il devient urgent pour Liberty Media de redistribuer plus d’argent aux équipes. Il faut donc trouver de nouvelles sources de revenus – d’où l’augmentation du nombre de courses au calendrier. Mais quel serait le signal envoyé aux fans si Silverstone venait à être remplacé par Hanoi ? Liberty Media ne risquerait-elle pas de créer un « Yeongam-Bis » du nom du Grand Prix de Corée du Sud, qui fut loin de passionner les foules ?