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Un Indianapolis 2005 bis l’an prochain faute de sécurité ?

Paddy Lowe met en garde

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Chacun se rappelle du Grand Prix d’Indianopolis 2005 : une course ubuesque, avec seulement six voitures au départ, toutes équipées de Bridgestone – le contingent des équipes Michelin s’étant retiré de la course pour des raisons de sécurité.

Si les pneus Pirelli pour l’an prochain ne sont pas testés dans des conditions chaudes, à Bahrein, comme le veut Mercedes, une telle situation pourrait se reproduire, du moins selon le directeur technique de l’écurie, Paddy Lowe, qui met ainsi la pression sur tout le paddock…

« Nous avons le changement le plus important dans le règlement pneumatique, probablement depuis une ou deux décennies. Pirelli a demandé à la FIA si elle était prête à soutenir des tests à Bahrein ». Une telle décision nécessite aussi l’aval des autres écuries, mais Paddy Lowe a cru comprendre qu’une « majorité d’équipes » soutenait aussi cette mesure.

« Pour moi, ce qui est important, c’est que Pirelli demande des tests dans des conditions chaudes pour les composés. La structure du pneu est créée et testée en laboratoire. Mais les pneus ne peuvent vraiment être évalués qu’en piste. Malheureusement, le programme avec les mulets qui est en cours en ce moment a proposé trois voitures, qui sont d’une grande aide au processus, mais qui n’ont pas le niveau de charge aérodynamique que nous verrons l’an prochain. »

« Donc pour moi, il s’agit de soutenir la demande de Pirelli pour contenir les risques en arrivant à la première course dans des conditions chaudes… il y a un vrai risque pour le spectacle. Nous avons vu ce qui peut arriver, par exemple avec le GP d’Indianapolis 2005. Nous ne devons pas oublier que nous devons produire un spectacle, courir sur 300 kilomètres avec un nombre raisonnable de pneus. Donc ce n’est pas un risque inconsidéré, et ce risque devrait être couvert ».

Pat Symonds, l’homologue de Paddy Lowe du côté de Williams, s’oppose pourtant à des tests à Bahreïn : « Le coût pour faire un test hors d’Europe est élevé. » L’ingénieur britannique rappelle l’augmentation inconsidérée des coûts de fret dans ce cas, et évoque des frais entre 300 000 et 500 000 livres. Et de poursuivre : « Pour une équipe comme Mercedes, je suis sûr qu’ils peuvent avoir des imprévus dans leurs budgets pour couvrir ce genre de choses. Une équipe comme Williams ne peut simplement pas le faire. C’est une partie importante de notre budget. Je pense que c’est la mauvaise chose à faire. »

Pat Symonds remet même en question le choix de Bahreïn : « Ce n’est pas particulièrement une bonne piste pour des essais. Nous avons fait des essais ici cet hiver. Des gens se rappelleront qu’il y a quelques années, il y avait eu un test ici et il y avait eu effectivement une tempête de sable. » Seules les premières heures des tests en 2014 avaient été ainsi optimales pour Pat Symonds. Pour lui, « Abu Dhabi serait bien meilleur, même la Malaisie. »

Les équipes rencontreront Pirelli et la FIA ce dimanche pour discuter du choix de ce circuit hors-Europe. Mario Isola, directeur du département course de Pirelli, aimerait être fixé à la fin du mois prochain : « A Bahreïn, nous pouvons tester les médiums, tendres et super-tendres, ce qui est au centre de notre gamme, et il est aussi possible de comprendre le comportement des ultra-tendres. Pour Abu Dhabi, le médium est un peu trop dur et le pneu dur est hors-sujet là-bas, donc c’est pourquoi nous avons choisi Bahreïn. La Malaisie convient, mais il y a un gros risque de pluie. »

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