Y aura-t-il, dès 2019, un championnat de sport auto 100 % féminin ? C’est ce que croit savoir The Press Association, un regroupement des journaux de province anglais très respecté et très ancien.
Ce championnat comporterait six courses, aurait lieu l’été et la championne se verrait proposer un test en F1.
Un porte-parole de la société londonienne qui cherche à monter ce championnat n’a ni confirmé ni infirmé cette information :
« Il n’y aura aucune annonce pendant les prochains mois puisque nous menons actuellement en ce moment beaucoup de recherches pour compléter notre stratégie. Quand on part de zéro, cela prend beaucoup de temps ensuite pour tout régler. »
Il y a deux ans, Bernie Ecclestone avait déjà songé à la création d’un championnat féminin. Mais pour lui, il ne pouvait s’agir d’une passerelle vers la F1 puisque « une femme n’aurait pas les capacités physiques pour conduire rapidement une F1 et elle ne serait pas prise au sérieux. »
Certaines pilotes femmes, approchées pour donner leur opinion sur cette idée, aurait fait preuve de scepticisme selon The Press Association, estimant qu’un « championnat réservé aux femmes pourrait miner leur position au sein du sport. »
Tel est aussi l’avis de Toto Wolff, l’époux de Susie, qui ne pense pas que ce serait le meilleur service à rendre aux femmes.
« Dans tous les championnats féminins, on abandonne l’idée de finalement faire concourir les femmes au plus haut niveau contre les gars en F1. Cela empêche les filles de faire ce qu’elles sont capables de faire. Quand il n’est question que de puissance physique, alors, il faut vraiment séparer les femmes et les hommes, mais en sport auto, c’est un peu comme en équitation, où nous nous battons avec les mêmes armes. Je crois que le sport auto est un sport où les femmes peuvent courir contre les hommes. »
Susie Wolff a pris sa retraite de pilote en 2015, après avoir réalisé qu’elle n’aurait aucune chance d’obtenir un baquet en F1. Elle est depuis à la tête de la campagne « Dare To Be Different » pour promouvoir l’engagement féminin en sport auto.
« Ce dont nous manquons, c’est de femmes en karting » poursuit Toto Wolff. « Si vous prenez 100 enfants qui font du karting, il y aura trois filles parmi eux. Le but de Susie est d’encourager plus de filles à commencer le karting pour que ce ratio change, de 3 pour 97 à 20 pour 80. Nous avons vu, parfois, des filles être solides en sport auto, mais il nous en faut plus et alors, enfin, il y aura des filles concourant au plus haut niveau, et elles seront assez compétitives pour entrer en F1. »
Pippa Mann, qui a pris le départ des dernières 500 Miles d’Indianapolis, pense aussi que l’idée de créer un championnat féminin est « ridicule. »
« Je connais beaucoup de femmes pilotes, et plusieurs d’entre elles ont gagné des courses, dans des séries normales, sans ségrégation, qui ne sont plus capables de courir en raison de manque de fonds. Pourtant ces gens pensent que dépenser de l’argent pour installer une forme de ségrégation soit une réponse. Voici le problème, ce groupe a-t-il en fait autant d’argent pour aider et soutenir les femmes pilotes de course ? Eh bien, utilisons cet argent pour soutenir des femmes talentueuses, pour les aider à rester dans le sport auto, à participer à des séries tout autour du monde. »
On ne sait pas si cette idée sera soutenu par Liberty Media ou la FIA ; une chose est sûre : l’accueil est froid !