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Un moteur de F1 est aussi une œuvre d’art

Exposition inédite en fin d’année

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 La « Fine Art Society », célèbre galerie d’art londonienne, se réjouit d’accueillir « Adrenalin », la toute dernière exposition d’Angela Palmer, sculptrice-volumiste de renom.
 Renault Sport F1 a offert à Palmer un accès inédit à son moteur V8 pour la création de ses œuvres uniques.
 L’exposition « Adrenalin » se tiendra du 19 novembre au 23 décembre 2014.

L’artiste Angela Palmer s’est vue offrir un accès sans précédent au domaine ultrasecret de l’ingénierie en Formule Un pour donner naissance à une formidable collection de sculptures que nous pouvons découvrir dans le cadre de son exposition personnelle intitulée « Adrenalin ».

En partenariat avec Renault Sport F1, et avec l’aide des ingénieurs pionniers de la maison, Palmer a entièrement démonté le moteur le plus titré de l’Histoire de la Formule Un, le RS27, au cœur du laboratoire F1 situé à Paris. Apparu en course lors de la saison 2006, le bloc V8 propulsa Fernando Alonso sur le toit du monde, avant d’aider Sebastian Vettel à coiffer quatre couronnes consécutives, de 2010 à 2013. Renault conçoit et assemble actuellement les groupes propulseurs de trois écuries engagées dans le Championnat du Monde de Formule Un FIA : Infiniti Red Bull Racing, Scuderia Toro Rosso, et Caterham F1 Team.

Utilisant des matériaux aussi variés et étonnants que le bois de noyer, ou bien encore la pierre et le bronze de Portland, Angela Palmer a radicalement transformé et sublimé les composants du V8. Pour ce projet, les ingénieurs Renault ont fourni à l’artiste les croquis issus de la Conception Assistée par Ordinateur (CAO), ainsi que des pièces uniques du moteur. Afin d’éviter toute tentative d’espionnage industriel, ce genre d’équipement est d’ordinaire confiné au secret le plus total. La réglementation technique a cependant été profondément remaniée durant la dernière intersaison, introduisant, en lieu et place des V8, de nouveaux groupes propulseurs hybrides qui associent un moteur V6 turbocompressé à des systèmes de récupération d’énergie sophistiqués. Renault a ainsi saisi cette occasion unique qui lui était offerte de révéler à Angela Palmer des données jusqu’alors tenues confidentielles.

La sculptrice commença à s’intéresser aux moteurs lorsqu’elle prit conscience que, sur les quelques deux milliards de personnes qui conduisent dans le monde, seule une minorité a une idée précise des activités sous le capot d’une voiture. « Sans même évoquer sa fonction, combien d’entre nous savent à quoi ressemble un vilebrequin ? Je souhaitais éplucher cette couche mystérieuse et dévoiler ce fantastique élément d’ingénierie qui donne vie à ce cœur mécanique. Cet organe qui bat si près de nous au quotidien, explique Angela Palmer. J’ai voulu changer de perspective, m’éloigner du mécanisme et de la fonction pour me concentrer sur la puissance visuelle de la forme et du matériau. »

L’artiste débuta ses recherches en commandant en ligne un moteur en plastique à assembler soi-même. Elle acquit ensuite un bloc de Datsun Cherry à la casse automobile de son quartier, puis consacra les semaines suivantes à le démanteler pour examiner le potentiel sculptural de chaque pièce.

Quelques mois plus tard Palmer rencontra le Président de Renault Sport F1, et eut le privilège de travailler sur le V8 – le moteur à combustion interne le plus sophistiqué au monde – au siège du constructeur français, à Viry-Châtillon, en région parisienne. Selon elle, passer une journée aux côtés de l’équipe Renault Sport F1 « ressemblait plus à une plongée au cœur d’un laboratoire de neurosciences que d’une usine ». Palmer a pu y découvrir la précision incroyable requise pour la construction d’un tel moteur. « Chaque élément résulte d’un travail d’ingénierie époustouflant, chaque pièce est numérotée, gravée, et peaufinée à l’extrême. »

Ayant recours à une multitude de matériaux, l’artiste les a sélectionnés en fonction du langage sculptural de chaque composant du moteur. Palmer a par exemple reproduit le vilebrequin du V8 sous la forme d’un « totem » culminant à près de 2,15 mètres, tandis que l’un des petits pignons lui a inspiré une colonne en pierre de Portland, haute de 1,20 mètre. Fascinée par l’aspect « intestinal » des systèmes d’échappement, elle en a créé une version deux fois plus grande en utilisant du bois de noyer pour le côté droit et de l’écorce rouge orangée, sur le flanc gauche, qui rappelle la couleur des échappements en action. À pleine charge, les tubulures atteignent en effet 1000°C en l’espace de cinq secondes. Palmer a également réalisé une version en verre, à l’échelle 1, du bloc V8. Elle a pour cela dessiné des coupes transversales du moteur sur plusieurs feuilles de verre, présentées sous forme de lamelles. Le propulseur semble ainsi « flotter » dans l’espace, accompagné d’un casque et du cri primitif émis par le V8. Une mélodie que beaucoup regrettent désormais qu’elle a été remplacée par le bruit moins tonitruant des V6 turbocompressés. Les œuvres de l’artiste pourront être admirées au côté du véritable moteur V8 pendant toute la durée de l’exposition.

Ann Hindry, la conservatrice de la célèbre collection d’art de Renault, déclare que le travail de Palmer « symbolise parfaitement ce que le constructeur français avait toujours cherché à établir dans sa longue relation avec l’art : le partage de la connaissance et de la créativité. »

Au cours de son projet, l’artiste s’est également piquée d’intérêt pour le tracé des circuits qui accueillent la Formule Un à travers le monde. « Si on les observe de manière abstraite, on y décèle un lien certain avec la calligraphie orientale ». À l’aide de néons muraux, elle a ainsi reproduit tout un ensemble de circuits, parmi lesquels Monaco, Spa-Francorchamps, Singapour, Interlagos, et Shanghai. Palmer a en outre emprunté le casque d’un pilote de F1, porté l’an passé, afin de le mouler avec du verre de cristal au plomb. L’artiste nous rappelle ainsi l’inévitable fragilité des pilotes qui évoluent dans ce sport, le plus performant de la planète.

À propos d’Angela Palmer

Angela Palmer est une sculptrice-volumiste. Native d’Écosse et basée à Oxford, elle étudia à la « Ruskin School of Drawing and Fine Art » située dans la cité universitaire, puis au « Royal College of Art » de Londres.

« La Forêt Fantôme » demeure l’une des œuvres majeures de l’artiste : dix souches d’arbres issues d’une forêt tropicale africaine exploitée, et dotées de racines intactes, que Palmer a rapportées et exposées à Londres sur Trafalgar Square, à Copenhague, à Oxford et au Pays de Galles.

L’un des thèmes récurrents dans ses travaux est son désir de « cartographier » ou de réinterpréter des formes humaines et animales à l’aide de scanners et autres IRM. Elle recréa par exemple son propre cerveau sous la forme d’un dessin en trois dimensions, dans une chambre de verre, en y incrustant des fragments d’IRM sur plusieurs feuilles de verre. Cette œuvre a été dévoilée il y a quelques mois lors de l’inauguration d’une exposition permanente à la « National Portrait Gallery of Scotland ». Sa sculpture en verre représentant la momie égyptienne d’un enfant figure, quant à elle, dans la collection permanente de l’« Ashmolean Museum ». Toutes disciplines confondues, Angela Palmer a eu le loisir de collaborer avec de nombreux scientifiques : radiologues, botanistes, ingénieurs, astrophysiciens, vétérinaires, et même des dentistes pédiatriques spécialisés dans le cas d’enfants momifiés durant l’Égypte antique.

Son œuvre « À la recherche de Boucles d’Or » (« Searching for Goldilocks » en anglais), exposée au Musée national de l’air et de l’espace (« Smithsonian’s National Air and Space Museum »), à Washington, symbolise enfin le travail de la NASA et sa quête de planètes habitables.

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