Nico Hulkenberg, le « meilleur des autres » au Mexique, a pourtant fini à deux tours du vainqueur Max Verstappen. L’infortuné Romain Grosjean a même eu droit à trois tours de retard.
Certes, le circuit mexicain n’est pas le plus long ; cependant, ce gouffre de performance met une fois de plus en lumière l’inégalité sportive criante au cœur du peloton.
« Il y avait deux divisions au Mexique » constate amèrement Ross Brawn. « Ce n’est pas une nouveauté ces dernières années. Mais nous n’avions juste jamais vu quatre voitures seulement compléter toute la distance de course, et toutes les voitures hors écuries de pointe, finir à deux tours du vainqueur. »
« Cela a été causé par l’écart habituel en termes de performance, mais aussi en raison de la gestion pneumatique, sur un circuit qui mène la vie dure aux pneus. Nico Hulkenberg, Charles Leclerc, Stoffel Vandoorne et Marcus Ericsson, 6e, 7e, 8e et 9e respectivement, ont tous fait un seul arrêt, en changeant les pneus entre les tours 11 et 16, mais après cela, ils ont dû gérer leurs efforts pour arriver au drapeau à damiers – ce qui a conduit à créer un véritable gouffre entre eux et les leaders. »
« Même des pilotes des trois écuries de pointe se sont fait prendre un tour, surtout Mercedes qui a souffert d’un graining inhabituel, alors que les autres ont semblé constamment surveiller tout signe de problème, sans utiliser les pneus à leur plein potentiel, sauf à des moments décisifs de la course, comme Max Verstappen et Daniel Ricciardo l’ont fait lorsque Sebastian Vettel se rapprochait d’eux. »
Ross Brawn ne blâme pas Pirelli particulièrement pour ce spectacle alarmant : il appartient surtout aux instances réglementaires de se poser les bonnes questions.
« Pirelli n’a pas un travail facile : d’un côté, on leur demande de développer des pneus qui rendent une course excitante, ce qu’apporte la dégradation pneumatique. Et de l’autre côté, on leur demande de fournir des pneus permettant aux pilotes d’exploiter les voitures à 100 % de leur potentiel. »
« Ce n’est pas toujours facile de trouver le bon compromis, c’est pourquoi il est très important de travailler ensemble, parce que le prochain règlement de la F1 devrait offrir le spectacle que tout le monde veut voir sur la piste – les pilotes et les spectateurs inclus. »