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Une course trop courte pour Romain Grosjean (interview)

“Nous avons prouvé notre vitesse”

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Encore une fin prématurée et cruelle après une brillante qualification pour Romain Grosejan en Malaisie, où une pluie torrentielle l’a entrainé vers un abandon. Malchanceux, le Français nous décrit sa course.

Romain, c’est une amère déception de vous parler aussi tôt, avec cette malchance accumulée depuis Melbourne. Que s’est-il passé ?

Il y avait beaucoup d’eau au virage 3 et garder la voiture sur la piste était déjà un exploit. J’entrais dans le 4 quand Mark Webber a trouvé plus de motricité et est passé. Michael (Schumacher) a tenté de le suivre mais il n’y avait pas assez de place et nous nous sommes touchés, ce qui a entrainé mon tête-à-queue. Après, c’est devenu très difficile. La visibilité était terriblement faible, je ne voyais rien devant moi. Nous avons décidé de rester en piste avec les intermédiaires, mais la pluie a redoublé d’intensité et ne s’évacuait pas. Au virage 5, je suis parti dans un gros aquaplaning et je me suis retrouvé dans les graviers, en marche arrière. Planté là dans le mauvais sens, il est pratiquement impossible d’en sortir.

Vous aviez eu des difficultés au départ à Melbourne, mais là vous aviez pris un superbe envol. Pouvez-vous le décrire ?

C’était un départ parfait. L’équipe avait fait un magnifique travail en me donnant le bon réglage pour la pluie, même si nous n’avions pas roulé dans ces conditions auparavant. J’ai très bien démarré et j’ai pu gagner des places grâce au KERS sans toucher personne. A la sortie des deux premiers virages, j’étais troisième et c’était formidable.

Malheureusement, vous n’avez pas tourné longtemps aujourd’hui. Mais comment se comportait la voiture avec les intermédiaires ?

Difficile à dire. Au premier tour, les pneus étaient froids, les écarts étaient serrés dans le peloton et cela glissait beaucoup. Ensuite, il y a eu cet incident au virage 4 et avec la pluie s’intensifiant, il devenait presque impossible de voir quoi que ce soit. Cela aurait été bien de pouvoir rouler plus longtemps pour savoir comment les pneus fonctionnaient, mais c’est comme cela.

Vous parlez de la très faible visibilité. Comment savez-vous où il faut freiner, tourner et ainsi de suite ?

Vous devez prendre des repères en bord de piste, parce que les marques ne servent à rien. Vous ne les voyez pas à cause des projections d’eau. Par exemple, pour une indication de distance avant le virage 1, vous pouvez prendre les feux de sortie de la pit lane comme point de repère. C’est difficile, mais il faut juste prendre ses repères et évaluer les conditions au mieux.

Malgré cette terrible malchance lors des deux premières courses, le fait de savoir que vous pouvez vous battre devant doit être encourageant…

Absolument. Et je dois remercier l’équipe parce qu’elle a accompli un travail fantastique pour nous amener où nous sommes. C‘est vraiment dommage de ne pas avoir pu capitaliser sur cet excellent départ parce que nous étions là où nous le voulions. Nous avons prouvé notre vitesse et avec un peu plus de chance, nous avons une réelle possibilité de nous battre à l’avant de la course.

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