McLaren l’a annoncé après plusieurs mois de tergiversations, Stoffel Vandoorne sera bien titulaire en 2017 ! Si cette nouvelle constitue un vrai soulagement pour les fans de l’équipe anglaise, puisque celle-ci semble enfin prendre des décisions rationnelles sur les jeunes pilotes, cette signature constitue l’arrivée en F1 d’un des plus grands espoirs récents de la discipline.
Non seulement le Belge mérite sa place pour avoir été patient et discipliné, acceptant de jouer les doublures et d’affûter ses armes en Super Formula, mais son palmarès et la manière dont il a été forgé rendent son arrivée plus qu’intéressante. Rarement depuis les restrictions sur les essais privés, un pilote sera arrivé avec une préparation aussi solide.
Formule Renault (dont il a remonté toute la filiale), GP2 (où il a fini vice-champion pour sa première année avant d’écraser la concurrence), le pilote n’a pas seulement fait ses classes dans les formules inférieures puisqu’il participe au travail de l’équipe McLaren au travers des journées d’essais pour jeunes pilotes, mais surtout par de nombreuses heures passées dans le simulateur. Avec autant de travail accompli et un retour technique dont il se dit qu’il est excellent, il aurait été catastrophique pour McLaren de laisser filer un pilote à qui elle n’a donné qu’une seule vraie chance, à Bahreïn en début de saison, où Vandoorne a remplacé Alonso et terminé devant Jenson Button en inscrivant le premier point de la saison pour l’équipe.
Heureusement, le rationnel l’a emporté chez McLaren, et rien ne dit que l’arrivée de Jost Capito n’y soit pas pour quelque chose. Stoffel Vandoorne sait maintenant ce qui l’attend l’an prochain, et le premier des défis se situera de l’autre côté du garage puisqu’il fera équipe avec Fernando Alonso. Ce dernier a expliqué ces derniers jours avoir hâte de travailler avec son futur équipier puisqu’il représente "l’avenir de l’équipe".
Impossible de contredire une telle évidence mais, quand on sait à quel point Alonso ne lâche jamais rien, peut-on imaginer qu’il fera autant preuve de complaisance en mars prochain quand la nouvelle saison s’ouvrira ?
Il est probable que non, surtout si McLaren reprend son statut d’équipe de pointe. Bien heureusement pour Vandoorne, il ne semble pas touché par la pression et fait visiblement partie de la catégorie de pilotes froids, analytiques, qui ne laissent pas de place à l’émotion.
Il n’empêche que le défi s’annonce compliqué face à un Alonso dont la moindre performance aiguise immédiatement les crocs, comme on a pu le voir à quelques reprises depuis son retour dans l’équipe anglaise. L’Espagnol est déjà transformé quand il lutte pour une cinquième voire une septième place et il est probable que la lutte pour le podium ou même pour des victoires le transcende et l’on sait qu’il est extrêmement compliqué de le battre dans ces moments-là.
L’Espagnol a vieilli et dix ans après Hamilton, on peut légitimement penser qu’il n’agira pas avec une détermination aussi extrême que celle qu’il avait eue à battre l’Anglais. Mais le duel s’annonce passionnant et Vandoorne n’a, heureusement pour lui, pas grand chose à perdre. Se faire battre par Alonso n’a rien de honteux tandis que le dominer le placerait immédiatement dans le haut du panier.