La saison 2016 a marqué le retour de Renault en Formule 1 après avoir racheté Lotus et comme attendu, les choses n’ont pas été simples puisque la nouvelle entité n’a pas pu développer de nouvelle monoplace après avoir finalisé le rachat en novembre 2015.
"On s’attendait évidemment à une saison compliquée, et elle l’a été" reconnaît Fred Vasseur, directeur de Renault Sport F1. "A-t-elle été meilleure ou pire que prévu ? Je n’ai pas vraiment passé de temps à y réfléchir ! La situation est ce qu’elle est. Nous avons progressé au cours de la saison, en termes de préparation en piste, de gestion des pneumatiques, nous avons marqué des points mais nous n’avons pas développé la voiture, ce qui rendait compliqué le moindre progrès dans la hiérarchie. On s’est concentré sur 2017 car c’était plus important, faire évoluer la voiture de 2016 n’aurait rien amené pour l’an prochain".
Renault a aussi dû restructurer l’équipe, réassigner le budget mais aussi les forces humaines pour préparer au mieux le grand saut technique que la Formule 1 s’apprête à faire.
"Nous avons beaucoup investi, nous construisons une nouvelle partie d’usine et c’était très chargé de ce côté. Nous avons décidé très tôt d’abandonner la voiture de 2016 car nous n’avions rien à y gagner, si ce n’est une ou deux places dans la hiérarchie, ce qui ne change pas grand chose".
"Nous avons un projet à moyen terme, et il était important de se concentrer sur la structure de l’équipe, sur les moyens humains et l’organisation, plutôt que sur la monoplace de 2016" poursuit le Français.
Compte tenu de la quantité de travail à effectuer en vue de 2017, il était important de structurer l’équipe afin de bien préparer le développement de la nouvelle voiture, mais aussi de ne pas avoir à régler des détails à ce sujet au moment où toutes les autres équipes seraient en train de travailler sur l’aspect technique de la prochaine saison.
"Nous nous en tenons à notre plan de route. Nous avons passé beaucoup de temps au début à établir la situation à Enstone. On progresse dans tous les domaines mais il y a encore énormément de travail et je pense qu’il était important de le faire pas à pas. C’est compliqué de recruter car quand on signe avec une personne, elle ne rejoint l’équipe que six mois ou un an plus tard. Je ne veux pas dire que nous avons fait un bon travail cette année car c’est difficile à dire quand on est en fond de peloton, mais nous avons fait un bon travail de restructuration".
Comme toutes les autres équipes déjà en place, Renault va maintenant devoir faire de son mieux pour préparer la prochaine saison tout en rencontrant le même problème que ses adversaires, celui de se situer sur la grille. En effet, sans continuité, la hiérarchie ne dépend pas uniquement des progrès effectués d’une saison sur l’autre.
"C’est quasiment impossible ! Si l’on se rappelle du dernier grand changement de règlement, c’était une très grosse surprise de voir Brawn GP dominer, juste devant Toyota. Les équipes avec la meilleure organisation feront un meilleur travail, c’est toujours comme cela que ça se passe, mais l’on doit aussi s’attendre à ce que quelqu’un trouve une idée intelligente".