La Sauber C37 était hors du coup lors du premier Grand Prix à Melbourne, mais a monté en puissance au fil de la saison, jusqu’à devenir, sur certaines pistes, « la meilleure des autres ».
Emmenée par Charles Leclerc et Frédéric Vasseur, l’écurie suisse a réussi à doubler Toro Rosso pour finir à la 8e place du classement des constructeurs. 48 points cette année, contre 7 l’an dernier : le bilan est très encourageant.
Frédéric Vasseur apparaît aujourd’hui comme l’artisan de la reconstruction de Sauber. Beau joueur, il attribue aussi à Ferrari une partie des progrès accomplis cette année.
« C’est une combinaison de beaucoup de facteurs. Tout d’abord nous avons le moteur Ferrari contemporain. C’est un immense pas en avant par rapport à l’an dernier. Sur le plan de la performance moteur, mais aussi de la motivation. »
« Nous savons que nous avons une excellente unité de puissance et que nous pouvons donc lutter à armes égales avec nos rivaux. Nous étions aussi une option beaucoup plus attractive pour les sponsors. »
« Ensuite, nous avions une paire de pilotes solide. Marcus Ericsson a beaucoup progressé. Il a travaillé dur sur lui-même pendant l’hiver. Charles fut le rookie de l’année. »
« Troisièmement, nous avons embauché 40 personnes dans notre département aérodynamique et nommé un nouveau directeur, Jan Monchaux. Quatrièmement, nous avons bien progressé dans la restructuration de notre équipe. Et enfin, le partenariat avec Alfa Romeo nous a aidés, pas seulement du point de vue budgétaire. Nous sommes devenus plus visibles, attractifs pour les partenaires et les ingénieurs. Cela a initié une nouvelle dynamique qui a pu nous aider à progresser. »
Avec Kimi Räikkönen, un champion du monde, comme pilote numéro 1 en 2019, Sauber peut-elle viser encore plus haut ? Un top 5 au classement des constructeurs est-il réaliste ? Frédéric Vasseur, prudent, ne veut pas brûler les étapes.
« Nous aurons un line-up très solide l’an prochain. Antonio Giovinazzi a montré, en essais libres, qu’il pouvait livrer un bon retour d’expérience. Kimi Räikkönen sera une référence venue d’une écurie de pointe, il apportera beaucoup d’expérience. C’est un mélange solide. »
« Kimi Räikkönen adore la course et il aime l’ambiance dans l’équipe. Je suis sûr qu’il se sentira à l’aise dans cette petite équipe. Nous devions choisir entre lui et Marcus Ericsson. »
« Je ne voulais pas que Sauber demeure dans la même position que depuis 2015. Et il faut voir les choses en face : passer de la 10e à la 8e place, est plus facile que passer de la 8e à la 6e, ou que de la 6e à la 4e. Chaque étape est plus difficile. »
« Néanmoins, nous pouvons être fiers. Nous sommes maintenant à l’avant du milieu de grille, même si nous avons arrêté tôt le développement aérodynamique, pour nous concentrer sur l’an prochain. »
Quel sera le prochain objectif ? Battre l’autre équipe partenaire de Ferrari, Haas F1 ?
« Nous nous concentrons sur nous-mêmes, nous ne regardons pas Haas. Nous savons que nous avons toujours des faiblesses et que nous sommes trop modestes dans certains domaines, comme dans la production. Il est important que nous utilisions notre plus grand atout, notre soufflerie, au maximum. Ferrari peut produire beaucoup de composants de l’unité de puissance parce qu’ils ont une grande capacité dans ce domaine. »
Les budgets plafonnés, à partir de 2021, pourraient encore donner un coup de fouet à la progression de Sauber…
« Je ne suis pas trop inquiet du montant du plafond. Nous en sommes loin. C’est pourquoi je peux faire évoluer l’équipe sans risque. Peu importe ce qui est décidé, cela n’affectera pas la philosophie de Sauber. Être petit et me comparer à Force India ne me gêne pas, mais cela crée un esprit d’équipe très spécial. Il est plus facile de motiver 400 personnes que 1000. »