12ème à l’arrivée du Grand Prix d’Abu Dabi, Jean-Eric Vergne revient sur une course décevante, faussée selon lui par les deux passages de la safety car.
Comment décrire la course d’Abu Dabi ? "C’est compliqué. Dans la saison d’un pilote, il y a toujours des moments où on est déçu par les circonstances de course et en colère par rapport à la façon dont les choses ont tournées. C’est exactement ce qu’il se passe pour moi, et notamment à cause des deux arrivées de la safety car.
La première, après la collision entre Nico Rosberg et Narain Karthikeyan, était une bonne chose pour moi mais la deuxième m’a totalement desservi et a en quelques sortes ruiné ma course. Juste avant l’incident, j’espérais très sincèrement finir dans les points. Mais au moment où j’ai vu Sergio Perez et Romain Grosjean avoir leur accident (et Mark Webber être pris dedans, par malchance), j’ai su que c’était fini pour moi.
A ce moment de la course, j’avais les pneus les plus anciens parmi tous les pilotes et je devais les conserver jusqu’à la fin. Mes pneus avaient subi de sérieuses dégradations et les pilotes derrière moi étaient mieux équipés. Ils ont pu profiter de la safety car pour me rattraper. J’ai fait ce que j’ai pu pour défendre ma place mais c’était impossible.
Daniel avait des pneus plus récents et était plus rapide que moi, donc je l’ai laissé passer pour qu’il essaye de rattraper les gars devant. Il a réussi à marquer un point, ce qui est une bonne nouvelle pour l’équipe, mais de mon côté je n’ai pas réussi à résister à Michael Schumacher, ce qui a enterré définitivement tous mes espoirs."
Vergne tire donc un mauvais bilan de la dernière course. "Honnêtement, il m’est impossible de dire que je suis satisfait, il y avait des points à prendre. Mais c’est ainsi. Parfois les évènements de course te dépassent et tu ne peux rien y faire."
"L’équipe a fait un choix courageux en me faisant rentrer aux stands durant le premier passage de la safety car, ça aurait vraiment pu payer. Juste après, je me suis retrouvé à lutter pour la 5ème et la 6ème place donc c’est vraiment dommage que la fin de la course m’ait été à ce point défavorable. Jusque-là, j’étais en confiance. Il y avait un bel écart entre moi et mes poursuivants, j’avais une bonne vitesse et toute l’équipe était en forme ces derniers temps.
Il faut toujours essayer de se concentrer sur le positif à retirer de chaque course, mais parfois certains résultats sont difficiles à encaisser. Aucun pilote n’aime voir le bon travail de son équipe et une belle place à l’arrivée s’envoler comme ça. On essaye toujours de faire notre mieux pour amener la voiture le plus haut possible. Il est difficile pour nous de marquer des points avec la voiture que nous avons, alors rater une telle occasion est très frustrant."
Jean-Eric fonde maintenant des espoirs sur la prochaine course et pour la première fois de l’année tout le monde sera à égalité : tous les pilotes et toutes les équipes vont découvrir le circuit des Amériques à Austin.
"On ne peut plus rien y faire pour Abu Dhabi. C’est terminé et il faut passer à la suite, c’est-à-dire à la course à Austin. J’avais dit à propos du circuit de Yas Marina que c’était le circuit que je connaissais le mieux et que je partais presque au même niveau que les autres pilotes. La situation sera similaire à Austin. Sauf que cette fois, absolument personne ne connait le circuit. Donc on arrive tous sur un même pied d’égalité," dit-il.
Le pilote Toro Rosso va essayer de se préparer au mieux. Il peut compter sur un des meilleurs simulateurs en la matière, celui de Red Bull Technology.
"Je suis déjà revenu en Europe pour bosser sur le simulateur dans la semaine et voir comment on s’en sort sur les modèles de Circuit des Amériques dont nous disposons."
"Je suis sûr que ce Grand Prix inédit sera une bonne expérience. Cela fait longtemps que la F1 est privée de Grand Prix des Etats-Unis et je crois que tout le paddock attend avec impatience de rouler devant les fans américains. Je pense qu’il y aura beaucoup de monde dans le public et cela devrait donner un beau spectacle. Au vu des résultats d’Abu Dabi, la lutte pour le titre de champion du monde des pilotes s’est encore intensifiée, donc c’est toute la grille qui devrait vivre un sacré week-end au Texas."