L’année 2016 a été un tournant dans la carrière de Max Verstappen. Il a commencé la saison au sein de Toro Rosso, pour se retrouver très vite dans le baquet de la Red Bull de Daniil Kvyat, et a décroché dans la foulée sa toute première victoire en Grand Prix en Espagne.
Beaucoup de choses se sont passées pour lui, il a eu les honneurs, l´admiration du paddock et des fans, mais aussi connu les critiques sur son style de pilotage.
Pour le Néerlandais, l´année 2016 lui a apporté plus d´expérience, sans pour autant lui avoir apporté quelque chose de plus en particulier.
"Grâce à l’expérience de mon père, j’ai été préparé au fait que ce monde-là peut être difficile. Mais à la fin de la journée, tu dois donner le meilleur en tant que pilote ; tu dois aller chercher les meilleures opportunités pour toi. Alors oui, c’est cruel, mais de nombreux pilotes ont eu à vivre ce genre de choses," explique-t-il à propos de son arrivée à la place de Kvyat.
"En 2016, je gagne en expérience de course en course. Ce n’est pas une chose figée pour laquelle tu peux dire « j’ai appris ça ou amélioré ça », je pense que tout fonctionne à 95 pour cent, et chaque fois que tu t’améliores d’un pour cent sur un aspect, alors il y a un pour cent qui agit sur autre chose. On essaie d’atteindre les 100 pour cent. On ne sait pas quand cela arrivera, mais on y travaille doucement. Tout n’était pas rose tous les jours l’an dernier."
La saison dernière, le pilote Red Bull a donc fait l´objet de nombreuses critiques concernant son pilotage. Ses manœuvres de défense ont agacé beaucoup de ses rivaux. A Austin, il a été convoqué en tête à tête avec Charlie Whiting. Mais rien n´y fait : Verstappen veut continuer comme il l´a toujours fait.
"Cela m’importe peu. Chacun a le droit d’avoir son opinion. Je suis de nature plutôt
calme. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent. Je ne changerai pas mon style de conduite. Ils doivent faire avec. Sinon cela ne va pas. C’est comme avec un footballeur : si tu es attaquant, tu ne peux pas tout à coup devenir défenseur. Ta nature est d’être attaquant et même si l’on te dit que tu dois devenir défenseur, l’attaquant reste en toi. C’est comme ça que ça fonctionne. Alors non, je ne changerai pour personne."
Malgré son jeune âge, le pilote garde le cap sur ses objectifs et il n´est pas prêt de se laisser influencer par qui que ce soit.
"Tu dois t’écouter toi-même, pas les autres, sauf bien évidemment ceux à qui tu fais vraiment confiance. Des doutes ? Pourquoi ? Je fais simplement ce que j’aime faire le plus : piloter une voiture de course. Et il s’agit bien de cela. Je dois le faire du mieux que je peux."
Durant le Grand Prix d´Interlagos 2016 qui s´est déroulé sous une pluie battante, Verstappen a suscité l´admiration pour son habileté à rouler dans des conditions difficiles et, surtout, pour sa superbe remontée. Mais cela l´a laissé de marbre...
"Parce qu’il s’agit de F1 : tu n’es bon que par rapport à ta dernière course. Une course et on parle de toi positivement, une autre et ça peut être vraiment négatif. C’est pour ça que c’est mieux de ne pas suivre les médias. Je ne suis ni sur Twitter, ni sur Facebook ni sur Instagram."
A écouter le jeune homme, un tel exploit n´est pas sorcier… du moins pour lui.
"C’était du bon sens. Quelque chose que tu apprends en karting. Tu essaies toujours différentes voies et mon père m’a précisément appris à faire cela sous la pluie : les points d’adhérence peuvent changer extrêmement vite. Une fois que tu es sûr d’avoir trouvé cette adhérence, tu freines plus tard, plus fort ; ça génère plus de température. La température va des disques aux jantes, réchauffe le pneu et ça va de mieux en mieux."
"La plupart des mecs plus âgés ont oublié, en ne faisant pas beaucoup de karting, ne s’entraînant pas sous la pluie. Peut-être pensent-ils aller plus vite d’une manière plus complexe, alors qu’en fait c’est plutôt basique."
"Plus on vieillit, plus on devient prudent. C’est normal. Je pense que quand j’aurai 65 ans, je serai pareil ! Plus tu es jeune, plus tu cherches le meilleur résultat, tu as ce feu en toi ! C’est peut-être moins le cas avec les années. Mais je pense que je me trouve là, en ce moment,
dans une zone de risques acceptables."
A-t-il tendance, comme on le dit, à être sans pitié, à avoir cet instinct nécessaire à qui veut devenir champion ?
"Oui, je pense. Il faut avoir cet instinct si on veut obtenir quelque chose en F1. Cela ne vient pas tout seul. Il faut travailler, se battre, sur et à l’extérieur des circuits."
"Il doit y avoir un respect mutuel avec son équipier," précise Verstappen pour conclure. "En dehors et sur les circuits et je pense qu’on s’en sort très bien. Même si on commence à s’affronter pour un championnat du monde, je pense qu’il y aura toujours autant de respect car c’est une des valeurs qui rassemblent les pilotes. Dans des cas comme ça, on est amenés à voir qui est le plus rapide sur le circuit, mais toujours dans un esprit sportif, et je suis sûr que ça se passera de cette manière entre Daniel et moi si ça se présente."