Désormais quadruple champion du monde, Vettel fait partie de l’élite historique de ce sport, en termes de nombres de titres en tous cas. Comment un pilote aborde-t-il cette apparition aux côtés des noms légendaires qui ont façonné ce sport ?
« C’est assez difficile à comprendre. Imaginez, je regardais la Formule 1 à la télé quand Fernando (Alonso) a remporté ses premières victoires et maintenant, je me bats contre lui et il est mon adversaire le plus fort ces dernières années. Il a énormément de talent, il est incroyable derrière le volant. C’est fou de me battre contre des pilotes comme lui, comme Lewis (Hamilton) dont je pense qu’il a un talent inné énorme, Mark (Webber) que je mets au même niveau, ou encore Nico (Rosberg) qui est à mon avis très sous-estimé… beaucoup de pilotes en fait, Kimi (Raikkonen), Jenson (Button) ».
« Gagner quatre titres, je ne sais pas, c’est un grand nombre. Quatre titres… » se répète l’Allemand, comme pour réaliser. « Fangio a monté le nombre à cinq titres et tout le monde le considérait comme le meilleur. Puis Michael (Schumacher) est arrivé plus tard, à une époque différente de notre sport. Ne vous méprenez pas, je parle du point de vue du fan de sport. Il avait une voiture dominante mais il a monté cela chez Ferrari. Il travaillait si dur, probablement plus que n’importe qui. Il a eu des adversaires plus que féroces comme Montoya, Coulthard, Raikkonen et Alonso ».
Et comme Schumacher, Vettel affiche une insolente domination face à des pilotes pourtant irréprochables et on ne peut plus méritants. Et comme tout pilote qui ne laisse aucune miette à ses adversaires, on lui attribue l’ennui que peut provoquer le manque de lutte aux avant-postes, et cela se manifeste comme on a pu le voir par des huées lors de ses victoires.
« Vous savez, je ne leur en veux pas. Il y a eu beaucoup de fans de Ferrari qui ont hué. Ça fait mal sur le moment de ne pas avoir les retours que l’on attend, mais je suis assez intelligent pour comprendre pourquoi ils le font. Je pense que si j’étais fan de McLaren, Ferrari ou une équipe traditionnelle, je n’aimerais pas que le même pilote ou la même équipe gagne sans cesse ».
« Le plus important pour moi est d’obtenir le respect des gens que je connais et de ceux contre qui je cours. Je me sens respecté par les autres pilotes. On doit évidemment se battre pour obtenir ce respect quand on arrive mais je ne blâme pas les fans. C’est très dur pour eux de comprendre ce qui se trame en coulisses parce qu’ils ont une petite idée de qui nous sommes mais nous ne pouvons pas nous présenter et expliquer facilement qui nous sommes. Mais c’est toujours agréable d’avoir des retours positifs des gens que l’on croise à l’hôtel, sur le circuit, en dehors, ceux qui vous reconnaissent. C’est normal, les gens débattent toujours à notre sujet, il y a toujours des pour et des contre ».