Lewis Hamilton pourrait égaler dans quelques heures le nombre de titres mondiaux de Juan-Manuel Fangio, et menacer un peu plus les records de Michael Schumacher, qui trône toujours au sommet de la F1 avec sept couronnes. Mais Jacques Villeneuve n’estime pas cet état de fait pertinent.
"Je classerais Lewis au dessus de Michael, assez nettement" a déclaré Villeneuve, qui pense que le Britannique finira rapidement par dépasser le palmarès de l’Allemand, tant en victoires qu’en titres mondiaux, avec 21 courses par saison. "L’ère de domination de Mercedes sera difficile à arrêter avec ce règlement."
Villeneuve va plus loin et assure que Schumacher ne fait pas partie de son top 5 de l’Histoire de la F1 : "Il y a eu trop d’histoires négatives. Trop de points d’interrogation sur la manière dont ont été remportés certains titres et certaines victoires. Et être un grand champion n’est pas qu’une question de courses gagnées."
De son côté, Hamilton ne perçoit pas cet aspect négatif dont parle Villeneuve autour de la carrière de Schumacher : "Il y a très peu de négativité. Vous pouvez aimer ou non la façon dont il est dans la vie, mais il n’y a rien de méchant ou de négatif. Il n’y a rien de méchant envers ses adversaires. Il a du respect envers ses adversaires."
"Il n’y a pas de point d’interrogation quant à savoir s’il a triché, ou s’il a été sale. Cela fait une grande différence. Et c’est ainsi que chaque champion devrait être. Cela ne peut pas être neutre."
Villeneuve a notamment mis en avant la manière dont Hamilton s’est imposé au sein de ses équipes, et dont le Britannique a décidé de changer d’équipe contre toute attente fin 2012 : "Si vous regardez Lewis, il a toujours eu à battre son équipier. Ce n’était pas clair dès le départ que son équipier était là pour l’aider."
"Il était protégé chez McLaren et il en est parti. C’était impressionnant, et il a construit l’équipe autour de lui. Il est meilleur qu’il ne l’était à l’époque. Cette année, il a piloté de manière incroyable. Il est sur sa propre planète, ce qui est génial et ça marche. Je ne peux pas m’identifier à lui et beaucoup d’entre nous ne le peuvent pas - nous ne sommes pas dans le même monde. Mais c’est tout, ce n’est pas un problème."
Villeneuve explique ne pas juger l’homme, mais uniquement le pilote : "J’étais juste moi-même, et je suppose que Lewis est juste lui-même. C’est bien, tant qu’il est heureux avec lui-même. Je ne suis pas tous les médias sociaux... Je ne vois que le pilote. Et cette année, sa façon de conduire et de se concentrer, il est au-dessus des autres."