La voiture de sécurité virtuelle a été mise en place suite à l’accident de Jules Bianchi à Suzuka, le 5 octobre dernier. Elle a été officialisée pour la saison 2015 de Formule 1, mais n’a encore jamais été utilisée. En GP2 en revanche, ce système a déjà été vu à plusieurs reprises cette saison, la dernière fois en date lors de la course sprint de ce samedi. C’est donc l’occasion de demander aux pilotes ce qu’ils en pensent, et les avis recueillis par Nextgen-Auto.com dans le paddock de Monaco ne sont pas très positifs.
Seul Norman Nato n’a pas trouvé cela dur à gérer, expliquant que "si ça améliore vraiment la sécurité, et si c’est bon pour nous les pilotes, alors c’est une bonne chose". Les autres pilotes rencontrés étaient plutôt dubitatifs sur son utilité et ont surtout constaté de nombreux problèmes. A Monaco, la voiture de sécurité est souvent de sortie, alors à quoi doivent s’attendre les pilotes de F1 si elle est déployée demain de manière virtuelle ?
Les pilotes sont unanimes sur le premier problème : elle crée des inégalités car tout le monde n’appuie par sur le bouton au même moment, que ce soit au début de la période de la Safety Car, où à la fin pour repartir. Pierre Gasly explique ainsi qu’il y a des décalages "entre le moment où la voiture de sécurité est déployée et celui où les pilotes appuient sur le bouton, et ça peut créer des écarts ou des pertes pour certains pilotes". Mitch Evans va dans le même sens que son adversaire français et explique qu’à ces moments-là "c’est un peu le bazar". Même son de cloche du côté de Nick Yelloly : "Les pilotes appuient sur le bouton à différents moments, donc il y en a qui y gagnent, et d’autres qui y perdent". Jordan King est d’accord avec son compatriote britannique et avoue ne pas être très fan de ce nouveau système.
A Barcelone en GP2, Raffaele Marciello avait perdu le contrôle de sa voiture sous régime de voiture de sécurité virtuelle. Les pilotes voient donc même un danger à ce système, comme le précise Nick Yelloly : "C’est dangereux, on ne peut pas faire chauffer ses pneus et ses freins correctement". Mitch Evans appuie les propos du Britannique : "En fait c’est encore plus dangereux". Pierre Gasly confirme que le rythme est "très très lent" et qu’il est "difficile de garder les freins et les pneus en température".
Enfin, Mitch Evans ne voit "pas ce qu’il y a de mal avec la voiture de sécurité normale". Nick Yelloly est d’accord avec le Néo-Zélandais et précise que "pour moi, il faut changer quelque chose. Soit mettre une vitesse plus élevée, soit remettre la voiture de sécurité normale".