La blessure au dos de Pascal Wehrlein à la Course des Champions, en janvier dernier, qui l’a empêché de disputer les deux premiers Grands Prix de la saison, était décidément plus sérieuse que ce que Sauber avait voulu l’avouer.
Aujourd’hui, le pilote allemand assure à ESPN que cette blessure aurait pu mettre un terme à sa carrière en F1 s’il s’était précipité pour faire son retour sur les circuits.
« Je pense que j’ai été assez bon en ne laissant pas tous les commentaires affecter mon rétablissement, ou mes pensées. Je savais la blessure que j’avais, je savais à quel point elle était mauvaise. Les équipes savaient, à la fois Sauber et Mercedes, ce que j’avais, et je n’ai jamais été sous pression de la part de Mercedes, parce qu’au bout du compte, cette blessure est assez sérieuse et aurait pu mettre fin à ma carrière. »
« Mais j’ai été assez chanceux, nous avons su tout de suite que ce serait OK, et que j’avais simplement besoin de temps. Donc nous n’avons rien changé. J’ai conduit la voiture à Barcelone [en essais], en Australie, avec une semaine d’entraînement entre les deux, et je me suis senti bien mieux ensuite. Mais après le premier jour d’essais à Melbourne, j’ai réalisé que c’était trop tôt pour revenir vu l’état de mon dos, et trop tôt vu mon état de forme. Je n’étais pas prêt pour conduire la voiture sur 300 kilomètres. »
« Bien sûr, c’était très frustrant pour moi, c’était des temps difficiles, parce que j’avais déjà intégré le fait que je me rendrais à Melbourne, et ensuite, réaliser que vous ne pourrez pas courir, le vendredi soir, est difficile, parce que vous avez attendu cette course pendant longtemps. »
« Et ensuite Mercedes et Sauber ne m’ont pas poussé au plus vite dans la voiture et le soutien que j’ai reçu des deux équipes a été impressionnant. Ensuite, je suis rentré chez moi pour m’entraîner et nous avons décidé ensemble que je ne courrai pas en Chine pour faire une autre semaine d’entraînement avant de revenir. Donc à partir de Melbourne, ce fut une période difficile, aussi sur le plan mental, parce que je ne me disais rien d’autre que ‘Je veux revenir aussitôt que possible’. »
Quoi qu’il en soit, pour son retour à Bahreïn, Pascal Wehrlein a fait forte impression. Il a réussi à placer sa Sauber, pourtant peu compétitive, à la 13e place en qualifications, loin devant son coéquipier Marcus Ericsson. Il a également tenu toute la course, pour la finir à la porte des points, à la 11e place.
« J’ai plus souffert le samedi que le dimanche, et ça m’a surpris après la course. C’était étrange, parce que je ne comprenais pas pourquoi. Je roulais probablement avec plus d’intensité sur les vibreurs en qualifications, je ne sais pas, ou peut-être que je m’y suis habitué. Le samedi, en qualifications, j’ai beaucoup souffert et je pense que vous pouviez le voir à l’écran, j’ai dû étirer mon dos le samedi soir. Mais dans la voiture, je suis OK, et cette douleur ne me distrait pas du tout. Mais ensuite, quand vous sortez dans la voiture, vous bougez, vous vous baissez, et bien sûr, vous sentez quelque chose. »
La Course des Champions a failli lui coûter sa carrière en F1, mais qu’importe, Pascal Wehrlein se dit prêt à y revenir dans le futur.
« Je reviendrai à la Course des Champions. Peut-être pas cette année parce que je ne conduirai pas sur trois roues, mais bien sûr, j’y reviendrai. C’était ma 3e participation à la Course. J’ai été aux Barbades, à Londres et cette année à Miami. C’est toujours un moment fantastique. Je pense que la course n’est pas l’événement principal du week-end : ce qui importe, c’est prendre du plaisir ensemble, avec différents pilotes de différentes séries. »