L’accident spectaculaire au départ du dernier Grand Prix de Belgique a rappelé celui de 2012. Dans les deux cas, à la Source, un pilote (Fernando Alonso en 2012, Charles Leclerc en 2018) a manqué d’être percuté au visage par la monoplace d’un autre pilote.
Romain Grosjean et Nico Hulkenberg sont les coupables évidents de ces deux accidents. Or, alors que le premier avait écopé d’une course de suspension en 2012 (il n’avait pu se présenter à Monza), le deuxième n’a été sanctionné "que" d’une pénalité de dix places sur la grille en Italie.
Pourquoi une telle inégalité dans les sanctions ? Charlie Whiting, le directeur de course de la FIA, a apporté quelques précisions : les commissaires ont tenu compte du passif de Romain Grosjean en 2012, qui n’en était pas à son premier accrochage au départ.
« Je pense qu’ils ont regardé les accidents similaires qui avaient été causés par Romain Grosjean en 2012 » a précisé Whiting. « L’accident a en fait donné naissance au système de permis à points. »
« Dimanche, c’était clairement la faute de Nico, il a dit qu’il en assumait totalement la responsabilité. Il a détruit la course de trois ou quatre pilotes. »
« Et les points de pénalité sur son permis, c’est exactement ce qu’il faut. Il s’attendait aussi à une pénalité de 10 places sur la grille. Il n’a pas trop protesté semble-t-il. »
« Si l’on se souvient de l’accident de Romain Grosjean en 2012 et des accidents qu’il avait causés durant cette saison… je crois qu’il avait été à l’origine de quatre accidents. Et l’idée du permis à points, c’est de dire que si Grosjean avait écopé à chaque fois de trois points de pénalité sur son permis, alors, il aurait été tout à fait justifié de le bannir pour une course. »
« Donc voici pourquoi il faut avoir 12 points en moins sur son permis, avant d’être suspendu pour une course - pour que dans le futur, si ce même type de situation se produit, le résultat soit connu. »
Nico Hulkenberg a choisi de plaider coupable devant les commissaires. S’il avait refusé d’endosser toute la responsabilité de l’accident, aurait-il été plus durement sanctionné, selon Charlie Whiting ?
« Je pense que cela joue un rôle dans la décision des commissaires, mais je ne pense pas que la sanction aurait été différente, s’il avait dit ‘OK, ce n’était pas vraiment ma faute’. Il n’aurait d’ailleurs pas pu dire une telle chose, pour être honnête. »
Les commissaires ont aussi dû prendre une décision à l’enjeu moindre : ils ont décidé de pénaliser Valtteri Bottas de 5 secondes (à rajouter au classement final), puisque le pilote Mercedes est rentré dans l’aileron arrière de Sergey Sirotkin à la Source.
« Si quelque chose était arrivé devant Sirotkin, oui, cet incident aurait été défini comme un incident de course – ce qui arrive dans le premier tour » explique Charlie Whiting. « Mais ce n’était pas le cas, et Valtteri a dit ‘OK, c’était ma faute’. Et nous avons comparé directement cette situation à celle de Siroktin à Bakou [Sergey Sirotkin était rentré dans l’aileron arrière de Sergio Pérez et avait aussi écopé de 5 secondes de pénalité]. »