Martin Whitmarsh a beau être le patron d’une des équipes les plus riches de la Formule 1, McLaren Mercedes, il n’en a pas moins conscience des réalités économiques qui touchent le sport. Alors que certains appellent à des réductions de coûts encore plus draconiennes, selon lui les choses ont déjà beaucoup changé.
"Il fut un temps en F1, pas si lointain, où l’on ne parlait que de motorhomes les plus luxueux, les plus grands, de salaires mirobolants pour les pilotes, les ingénieurs ou les patrons d’équipe. Dans les années 80, cela était à son paroxysme, la Formule 1 n’était qu’excès et c’est ce qui faisait l’attractivité du sport. Nous sortons de ces décennies des excès et nous avons réalisé que cela n’était plus du tout attractif," explique Whitmarsh.
La crise économique de 2008 a eu le don de secouer la Formule 1. "Maintenant le maître-mot, c’est l’efficacité, ce qui veut dire restreindre les ressources. Je sais que cela est sujet à controverse, notamment dans notre grande équipe, mais nous avons aussi dû réduire la voilure. Maintenant il y a des discussions pour que chaque euro investi le soit correctement."
"A la place de dire "Nous avons besoin de 3 souffleries et de 100 ingénieurs en plus", les discussions sont plutôt autour de "Voilà ce que nous avons, voyons comment en sortir de la performance". C’est une question d’efficacité et c’est bien plus sain."
Terminés aussi les lancements de Formule 1 plus prestigieux les uns que les autres dans des endroits de plus en plus fous. "Nous dépensions des fortunes, tout le monde le faisait. C’était une compétition entre les équipes. Maintenant nous faisons cela à notre usine et cela ne nous coûte que l’installation d’une tribune pour les journalistes dans le hall. Les gens ne sont plus prêts à dépenser un million pour de l’extravagance. La F1 a changé."