Depuis quelques jours, il est question de réintroduire les ravitaillements en essence en Formule 1. Si Pat Symonds affirmait récemment que les coûts étaient bien plus prohibitifs que ce que le patron de la FIA Jean Todt laissait entendre, Claire Williams estime quant à elle que l’image de la F1 en sortirait écornée.
« Les constructeurs viennent à peine de dépenser des centaines de millions sur ces nouveaux moteurs hybrides, qui sont bien plus pertinents pour l’industrie des voitures de route. Réintroduire les ravitaillements et faire de nouveau apparaître la F1 comme une discipline qui gaspille l’essence mettrait complètement à mal le message. Je suis tout à fait contre les ravitaillements. »
Symonds, le directeur technique de Williams, estimait quant à lui que l’impact serait négatif lors des Grands Prix.
« Les ravitaillements enlèvent au spectacle et à l’incertitude de la course. Ce que je veux dire, c’est qu’à un moment, on choisit une stratégie, et qu’ensuite on se projette dans une vue plus tactique quand vient la course. En d’autres termes, nous déterminons nos arrêts aux stands selon l’état des pneus, et ça ne tombe pas nécessairement quand nous l’avions prévu. Et ça arrive également à nos concurrents. »
« Dès lors que vous pouvez ravitailler en essence, ça devient déterministe : si vous embarquez l’essence nécessaire pour arriver au tour 24, vous vous arrêterez au tour 24. Vous ne pouvez évidemment pas aller plus loin, et si vous vous arrêtez avant, vous êtes grandement pénalisés. Et on assiste donc à des courses où on s’arrête alors qu’on ne voudrait pas vraiment. »
« Si on se repenche sur les années avec ravitaillement, les courses étaient bien mieux après. Je pense donc que c’est très rétrograde. J’imagine que le côté positif, c’est que les monoplaces iront un peu plus vite parce qu’elles seront plus légères, mais je défie quiconque d’estimer précisément le chrono d’une voiture rien qu’en la regardant tourner. Pendant les deuxièmes séances d’essais libres par exemple, on ne voit pas beaucoup de différence entre le début, où nous embarquons peu d’essence, et la fin où nous sommes plus chargés. »
Il existe également une part de risque dans les ravitaillements...
« Plus vite on ravitaille, plus c’est dangereux. Je ne veux pas surjouer ceci dit, parce qu’il est parfaitement possible de ravitailler rapidement et en sécurité. »