Comment expliquer les performances en demi-teinte de Mercedes face à Ferrari cette saison ? Toto Wolff, le directeur de l’écurie allemande, a une piste qui a le mérite de la simplicité comme de l’efficacité : la Scuderia a tout simplement commencé le développement de sa monoplace actuelle bien avant Mercedes.
« Selon nos informations [ndlr : James Allison, ancien directeur technique de Ferrari, est aujourd’hui chez Mercedes], Ferrari a commencé le développement de sa voiture très tôt, en décembre 2015. Pour nous, c’était seulement en mars 2016. Ensuite, Ferrari avait déjà concentré plus de 50 % de ses ressources sur la nouvelle voiture. »
« Ferrari a peut-être 16 semaines d’avance, et durant ces 16 semaines, vous pouvez trouver de l’appui, ce qui représente quatre ou cinq dixièmes. »
Ce n’est pas le seul avantage de Ferrari sur Mercedes. La Scuderia a historiquement toujours eu une hiérarchie claire dans son écurie, avec un pilote jouant le titre et un autre en soutien. C’est ainsi qu’à Monaco, de nombreux observateurs pensent que Kimi Räikkönen a été sacrifié dimanche dernier au profit de Sebastian Vettel – ce que la Scuderia a démenti.
Ancien pilote de F1 et président du GPDA, Alexander Wurz pense que se poser une telle question est en tout cas légitime.
« Bien sûr, vous devez vous poser cette question, même si Ferrari n’avait aucun besoin de faire une telle chose. Mais bien sûr, le championnat du monde était en arrière-plan… »
Ferrari doit donc maintenant aussi gérer l’ego de Kimi Räikkönen – qui court toujours après une victoire cette saison. La Gazzetta dello Sport pense néanmoins qu’il s’agit d’un « problème sympathique » pour Maranello.
« C’était un problème similaire chez Mercedes entre Lewis Hamilton et Nico Rosberg. Ce sera intéressant de voir maintenant comment Ferrari va gérer cette situation. Kimi Räikkönen ne montre presque jamais ses émotions mais c’était différent à Monaco » ajoute Luigi Perna dans le journal transalpin.
Kimi Räikkönen redresse la barre au bon moment chez la Scuderia. Pourrait-il ainsi sauver sa place au sein de la Scuderia en 2018 ?
« Son contrat arrive à expiration. Je crois qu’il aimerait courir encore l’an prochain et ce sera possible s’il continue sur la lancée de Monaco, et s’il ne cause aucune difficulté au sein de l’équipe » croit savoir Luigi Perna.
Kimi Räikkönen devrait donc se contenter de ce poste de numéro 2 officieux s’il veut sauver son volant chez Ferrari.