Lewis Hamilton, Toto Wolff, et d’autres observateurs du paddock l’ont noté, comme nous vous le rapportions plus tôt aujourd’hui : Ferrari a enfin réussi à prendre l’ascendant sur Mercedes du côté du moteur, une première depuis l’introduction des V6 turbo hybrides en 2014.
Hamilton chiffrait cet avantage à 3 dixièmes. Après analyses, Wolff l’estime même à 5 dixièmes !
"J’ai entendu Red Bull et Christian Horner se plaindre de leur moteur (Renault) pendant 4 ans, et du fait qu’ils manquaient de vitesse de pointe. Je ne veux pas aller jusque-là à propos de notre lutte face à Ferrari," dit-il.
"Mais c’est un fait : nous avons perdu la bataille du meilleur moteur face à eux. Ils ont un super moteur, une énorme performance. En analysant toutes les sorties de tous les types de virages, nous ne sommes pas en mesure d’égaler leur vitesse en ligne droite. Nous devons améliorer. De 5 dixièmes, sur les lignes droites."
C’est un écart énorme, creusé en peu de temps ! On parle de 40 chevaux en l’espace d’une course.
"Oui, ce n’est pas attendu mais en F1, il faut s’attendre à tout. Comment pouvons-nous améliorer notre puissance ? Je ne veux pas me comparer à Ferrari, je veux que nous nous posions cette question sans penser à eux. A-t-on loupé quelque chose ? Cela vient-il du moteur thermique ? Ca nous ne le pensons pas. Des batteries ? Du MGU-H ?"
"Nous devons tout optimiser si nous voulons gagner le titre ou rester au moins à leur niveau. C’est un avertissement très sérieux reçu ici, sur nos terres, en Allemagne."
Wolff a une première piste : la performance de Ferrari pourrait venir de l’optimisation de la cartographie puisque Raikkonen utilise en Allemagne l’ancienne version du V6.
"C’est rassurant mais c’est aussi inquiétant. Ils ont dû trouver quelque chose. Toutes leurs équipes clientes sont passées en Q3. C’est donc une astuce ou un développement exceptionnel. S’ils peuvent le faire, nous le pouvons aussi."
Du côté de Renault F1, Cyril Abiteboul préconise un logiciel de cartographie standardisé, afin de savoir (pour la FIA) si tout le monde joue dans la limite des règles.
"Cela enlèverait tout soupçon de récupération d’énergie plus importante, ou d’autres choses. A moins de savoir clairement si une chose est légale ou pas, il faut aller vers la standardisation."