Toto Wolff, le patron de Mercedes en F1, est revenu sur les relations que l’équipe entretient avec ses deux pilotes, dont la rivalité est encore montée d’un cran en fin de saison.
Malgré un avertissement clair après Abu Dhabi, l’Autrichien reste très satisfait de la façon dont se déroule les choses avec Lewis Hamilton et Nico Rosberg.
"Lewis et Nico formeront à nouveau notre duo de la prochaine saison mais ils ont accepté que les choses doivent changer en termes de relationnel. Nous parlons beaucoup, nous communiquons. Parfois la discussion est animée et souvent nous ne sommes pas d’accord. Mais au moins, quand tout le monde quitte la pièce, nous savons quelle était l’opinion de chacun," explique Wolff.
"J’ai eu une discussion avec Alain Prost il y a deux ans et je lui ai demandé quand sa relation avec Senna n’a plus été sous contrôle. Il m’a dit que c’est arrivé lorsqu’ils ont tous les deux ressenti qu’il y avait une sorte de plan dans l’équipe, que tout n’était pas honnête et transparent. Ils se sentaient chacun traité d’une façon différente. Cela a développé un sentiment d’insécurité en chacun d’eux. Alors j’ai essayé d’être très transparent avec Lewis et Nico."
"Je peux vous donner un exemple simple," poursuit l’Autrichien. "Lewis ne peut avoir le sentiment d’être forcé à faire quelque chose. Dans le passé avec McLaren, il n’y avait pas beaucoup de discussions. Ca passait plutôt en force. Et la force chez une jeune personne qui est ou sort de l’adolescence en fait un rebelle."
"Nico a lui besoin de messages clairs sur ce qui est attendu ou pas. Tous les deux comprennent ce qui est important et bon pour l’équipe mais parfois, dans l’excitation de leur bataille, ils oublient et il faut leur rappeler de façon très différente les choses. Il faut respecter chacun des individus et sa façon de faire. Depuis qu’ils sont gamins, ils ont appris à penser à eux. Pour gagner un titre, il faut être sans merci. Nous ne voulons pas de marionnettes dans nos voitures mais des chiens de garde."
"Se plaindre à la radio ? Ok ! Vous êtes dans l’excitation du moment, il y a beaucoup de pression. Mais comment nous gérons cela en coulisses, comment nous interagissons, c’est autre chose. Ce n’est pas dans le domaine public. Mais les plus grands pilotes savent qu’il faut une équipe pour devenir champion du monde. Il ne suffit pas d’avoir le pied lourd, il faut de l’intelligence et être doué pour les relations. Schumacher le savait parfaitement, en usait et en abusait."
"Nous n’avons pas de n°1 et de n°2. Alors, pour nos deux pilotes c’est un exercice très difficile. Ils doivent adhérer à l’esprit d’équipe mais aussi détruire leur équipier," conclut Wolff.